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Police-Justice

Les agressions physiques à l'encontre des maires sont en hausse

Des maires lors des assises des maires bretons, en avril 2019

Des maires lors des assises des maires bretons, en avril 2019 - Damien Meyer - POOL - AFP

Une augmentation de 9% des atteintes volontaires à l'intégrité physique des édiles ou de leurs adjoints a été constatée entre 2017 et 2018.

Lundi 5 août, Jean-Mathieu Michel, maire de la petite ville de Signes, dans le Var, a été mortellement percuté par une camionnette. L'élu de 76 ans venait d'avoir une altercation avec son conducteur et son passager, deux ouvriers du bâtiment venus déverser illégalement des gravats sur le territoire de la commune. Un drame qui a poussé les maires à prendre la parole, témoignant en nombre sur les violences physiques comme morales qu'ils subissent au quotidien.

Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur auxquels BFMTV a eu accès, en 2018, 361 maires ou maires-adjoints ont fait l'objet d’atteintes volontaires à leur intégrité physique (AVIP). Cela correspond à une augmentation de 9% par rapport à l'année précédente, et cette hausse est plus importante que la tendance qui peut être observée toutes professions confondues (+6% en 2018).

Parmi les 361 maires victimes de violences physiques en 2018, près de 60%, soit 211, ont dit avoir subi des menaces ou du chantage. Par ailleurs, le nombre de victimes d’outrages à personne dépositaire de l’autorité publique est de 178 en 2018.

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Si ces chiffres peuvent paraître impressionnants, ils sont à mettre en perspective avec le nombre total de maires en France. Ainsi, seulement un peu plus de 1% des 35.000 maires français se sont dits victimes de violences l'année précédente.

La moitié des maires ne souhaiterait pas se représenter

Le phénomène n'en reste pas moins existant, notamment dans les petites communes où les administrés ont plus tendance à faire directement part aux élus de leur mécontentement.

Conséquence de ce phénomène: de plus en plus de maires veulent raccrocher l'écharpe. En novembre dernier, une étude du Cevipof de Sciences Po révélait que près de la moitié des édiles français ne comptait pas se représenter aux élections municipales 2020.

À la suite de l'accident de Jean-Mathieu Michel et du cri de mécontentement des maires, la commission des lois du Sénat a ainsi lancé une grande consultation auprès de ces élus. Le but: recueillir leurs témoignages et mettre en place un plan permettant de répondre aux violences dont ils font l'objet.

Mélanie Vecchio avec Juliette Mitoyen