Lens: un faux policier soupçonné d'agressions sexuelles sur une vingtaine de mineures interpellé

Interpellé mercredi, l'homme, âgé d'une trentaine d'années, a reconnu être à l'origine d'attouchement sexuel sur une vingtaine de jeunes filles et un garçon, âgés entre 8 et 16 ans. Le suspect s'est fait passer pour un policier afin de procéder à des contrôles sur les mineurs et réaliser des palpations sur ses victimes.

Une affaire rare, mais prise au sérieux, qui a mobilisé tous les services de police de l'agglomération de Lens. Un homme, soupçonné d'attouchements sexuels sur une vingtaine de jeunes filles et un garçon, a été interpellé ce mercredi par les hommes de la brigade des mineurs de la sûreté départementale du Pas-de-Calais. L'homme, qui a agi ces dernières semaines dans la région de Lens, se faisait passer pour un policier, a appris BFMTV confirmant une information d'Europe 1. Le suspect doit être présenté à un juge d'instruction en début d'après-midi.

Des victimes âgées entre 8 et 16 ans

Les premiers signalements remontent au mois d'août dernier. A ce moment, une jeune fille rapporte avoir été victime d'une agression sexuelle commise par un homme se présentant comme un policier. Fin septembre, une autre victime se manifeste. A l'époque, la police lensoise fait appel aux services de la police judiciaire pour dresser un portrait-robot. L'affaire connaît un coup d'accélérateur quand entre le 4 et le 27 avril pas moins de sept faits sont répertoriés. Au total, les victimes qui ont porté plainte sont au nombre d'une vingtaine de jeunes filles et un jeune garçon, tous âgés entre 8 et 16 ans.

Les témoignages révèlent un mode opératoire similaire. Les jeunes adolescentes, qui sont parfois plusieurs, sont interpellées par un homme à vélo. Ce dernier, en tenue de cycliste, leur dit qu'il est policier. Au motif qu'elles viennent de laisser tomber un papier ou qu'elles ont franchi un stop, si ces dernières sont à deux-roues, il leur indique vouloir les contrôler, et notamment vérifier qu'elles n'ont pas de drogue sur elles. C'est à ce moment qu'il profite pour réaliser des palpations qui se transforment en attouchements sexuels, notamment sur la poitrine.

"Il prenait un ascendant psychologique sur ses victimes qui était en état de sidération", détaille une source proche de l'enquête qui en veut pour preuve la réaction tardive des victimes qui réagissaient une fois l'homme reparti. 

Déjà condamné pour agression sexuelle

Travail de recoupement, travail d'affinage du signalement du suspect et de son vélo, travail de téléphonie, mais aussi expertise scientifique sur les vêtements des victimes, les policiers de la sûreté départementale du Pas-de-Calais ont été bien aidés par les images des caméras de vidéosurveillance de la commune d'Orchies, dans le Nord, où deux autres faits ont été recensés. Le 21 avril, l'homme est filmé de dos par ces installations, ce qui permet de vérifier un certain nombre de détails concernant le suspect. Le signalement est donné.

C'est aussi grâce à un recoupement entre les fichiers de police, notamment ceux qui regroupent les antécédents judiciaires, et les bornages téléphoniques qu'un suspect est identifié. Il est interpellé mercredi à son domicile de l'agglomération de Lens. Dès sa première audition, l'homme, déjà condamné pour agression sexuelle il y a quelques années, a reconnu les faits. Il répond également à une interrogation des enquêteurs concernant son périmètre d'action large. L'homme, bien inséré dans la société, utilisait sa fourgonnette de fonction pour transporter son vélo et mettre sa tenue de cycliste avant de passer à l'acte. 

Justine Chevalier