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Le père du policier blessé en Seine-Saint-Denis: "Il ne tient pas debout"

C'est ici, sur l'Île-Saint-Denis, qu'a eu lieu lundi une fusillade entre malfaiteurs et policiers.

C'est ici, sur l'Île-Saint-Denis, qu'a eu lieu lundi une fusillade entre malfaiteurs et policiers. - Thomas Samson - AFP

Un mois après la fusillade qui a coûté la vie à un braqueur et laissé un policier dans un état très grave, le père de celui-ci confie que "la route est longue est encore".

Yann avait reçu plusieurs balles lors d'une course-poursuite avec deux braqueurs, dont l'un était un détenu en cavale depuis plusieurs mois. Son pronostic vital avait été engagé après la fusillade. Un mois plus tard, le policier de la BAC, âgé de 36 ans, commence à retrouver des forces. Il a pu quitter l'hôpital pour un centre de rééducation, mais reste très affaibli.

"Il ne voit pas grand chose, il ne tient pas debout, il a le regard perdu dans le vide. Il nous reconnaît et nous répond intelligemment, mais chaque mot lui demande des efforts", explique son père à BFMTV.

Lui et ses proches demeurent inquiets de son état, même s'ils se réjouissent de le voir revenir à la vie. "On ne sait pas comment il va évoluer, la route est longue encore", poursuit son père, Jean-Jacques. "Je lui ai demandé de s'accrocher, il m'a dit qu'il le ferait."

Deux balles dans la gorge et la joue

Le 5 octobre dernier, Yann et ses collègues prennent en chasse deux braqueurs qui viennent de s'en prendre à un entrepôt de bijoux, à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis. Arrivés sur les quais de Seine, sur l'Île-Saint-Denis, les policiers et les malfaiteurs s'arrêtent et ces derniers ouvrent le feu.

Yann est touché. "Ses blessures sont dues à une balle qui a ricoché sur son arme, qui est rentrée par la gorge et s'est disloquée dans le cerveau. Une deuxième balle est rentrée par la joue et sortie par le nez", détaille son père. Le tireur, lui, un multirécidiviste de 24 ans, tombe aussi sous les balles. Il meurt des suites de ses blessures.

Immédiatement hospitalisé, le policier a pu compter dès le début sur le soutien et la solidarité de sa profession. Ils se sont encore manifestés il y a quelques jours, lors de sa sortie de l'hôpital pour le centre de rééducation. "Environ 80 collègues étaient là pour l'applaudir. Quand il est monté dans l'ambulance, on sentait l'émotion dans ses yeux. C'est des moments vrais et intenses", confie son père. "C'est aussi ce qui lui donne la force de survivre."

Alexandra Gonzalez avec Sarah-Lou Cohen Bacri