Saint-Ouen: le braqueur décédé était en cavale et fiché pour radicalisation
Un malfaiteur, qui avait blessé un policier lors d'un échange de tirs avec des fonctionnaires, est décédé lundi en début d'après-midi des suites de ses blessures. L'agent et le malfaiteur avaient été "très sérieusement blessés" par balles dans la matinée lors d'un échange de coups de feu sur l'Île-Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, durant une course-poursuite.
Selon nos informations, le malfaiteur décédé était en cavale depuis qu'il n'avait pas réintégré sa cellule à la prison de Reau après une permission de sortie accordée en mai dernier. D'abord incarcéré à Fresnes, il s'était radicalisé en prison avant que son évasion ne conduise la DGSI à émettre une fiche S sur sa personne.
Peu de temps avant, l'homme, avec un complice, avait braqué un entrepôt à Saint-Ouen, où étaient stockés des bijoux. Ils avaient pris la fuite à bord de leur véhicule. Repérée sur l'Ile-Saint-Denis par des policiers de la brigade anti-criminalité (BAC), la voiture se retrouve bloquée dans les embouteillages matinaux. L'un des équipage de la BAC se poste devant, le second derrière. Les braqueurs pris au piège décide de riposter avec leurs armes. C'est là qu'un des policiers a été touché par balle.
"Le chauffeur est sorti du véhicule (...) s'est rendu sans faire de difficultés, détaille pour BFMTV Philippe Galli, préfet de Seine-Saint-Denis. Son passager est sorti avec une arme de poing à la main et a commencé à tirer sur les policiers et surtout sur ceux qui étaient le plus proches de lui. Les policiers ont riposté sachant que dans le flot de circulation, les ripostes sont délicates."
Pronostic vital engagé
"Le pronostic vital du policier est engagé", a expliqué une source policière, ajoutant que le fonctionnaire allait être immédiatement héliporté. "Il est très sérieusement blessé", a confirmé la Préfecture de police de Paris. Quelques heures plus tard, une autre source précisait que l'état du policier de 36 ans, père de famille, est désespéré".
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a promis lundi "de donner des moyens" humains et matériels à la Seine-Saint-Denis. "Il y a eu trop de moyens rabotés dans la police et la gendarmerie au cours des dernières années. Trop de postes ont été supprimés, trop de moyens ont été comptés", a-t-il affirmé, faisant valoir "l'augmentation très significative des effectifs de près de 1.600 pour la seule année 2016". En présence des élus de Seine-Saint-Denis, un département "qui est confronté à des difficultés particulières en matière de délinquance", le ministre a assuré qu'il ferait en sorte que ces moyens soient "rehaussés". Le ministre a également tenu à dire aux policiers à la fois son "émotion, (sa) tristesse, (sa) solidarité dans cette épreuve".