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Police-Justice

Le combat des parents d'Owen contre la prise de médicaments au volant

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - AFP

Les parents d'un adolescent de 14 ans, mortellement fauché par une automobiliste septuagénaire qui avait pris des médicaments, souhaitent que la conductrice soit sévèrement punie. Selon eux, la consommation de médicaments au volant devrait être une circonstance aggravante.

Ils se battent pour que la prise de certains médicaments au volant soit sanctionnée de la même manière que la consommation de stupéfiants. Marie et Daniel Morvan souhaitent que la conductrice qui a mortellement fauché leur fils en 2012 soit condamnée pour homicide volontaire.

Le procès de cette septuagénaire, accusée d'avoir provoqué la mort d'Owen, un adolescent de 14 ans qui circulait à vélo, s'ouvre ce jeudi à Brest, rapporte France 3 Bretagne. Le jour de l'accident, la conductrice avait consommé des benzodiazépines et des hypnotiques.

"'Involontaire' c'est les dédouaner de leurs responsabilités"

Alors que la prévenue est poursuivie pour homicide involontaire, les parents du garçon estiment que la circonstance aggravante devrait être retenue. Selon eux, la prise de ces médicaments a forcément eu un effet sur sa conduite.

"Quand on prend des médicaments ou son téléphone en conduisant, c'est de manière consciente", témoigne la mère de l'adolescent. "Pour nous, 'involontaire' c'est dédouaner les prévenus de leurs responsabilités (...) On reste sur notre faim, on aimerait que toutes les causes de mortalités routières soient explorées."

Les médicaments responsables de 3,4% des accidents

Ils appellent également à un changement législatif. Actuellement, il n'est pas interdit de prendre le volant en cas de consommation de médicaments de niveau 2 ou 3 s'ils sont prescrits sur ordonnance et selon les doses recommandées (comme pour la méthadone ou la morphine). Pourtant, ils seraient responsables de 3,4% des accidents, selon la Sécurité routière.

"Cela équivaut à 120 morts par an et 2500 blessés", dénonce Marie Morvan dans Le Télégramme. "C'est une cause d'accidentalité qui n'est pas vraiment étudiée, les pouvoirs publics ne se penchent pas dessus. Nous refusons cette hiérarchisation des morts."

Une "sanction exemplaire"

Les notices des médicaments de niveau 2, dont des antidépresseurs et antidouleurs, conseillent la prudence et recommandent de ne pas conduire sans l'avis d'un professionnel de santé. Celles des médicaments de niveau 3 -comme les hypnotiques et relaxants musculaires- au pictogramme rouge, mettent quant à elles en garde "attention, danger: ne pas conduire" et recommandent l'avis d'un médecin pour la reprise du volant, comme le rappelle l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.

Nadine Lémeillat, l'avocate des parents, aimerait que ce procès ouvre "les yeux aux autorités", assure-t-elle à l'antenne de télévision régionale, et souhaite une "sanction exemplaire".

Céline Hussonnois-Alaya