La tuerie de Chevaline "n'est pas élucidée", mais un trafic d'armes est soupçonné

Le portrait-robot d'un homme recherché dans le cadre de l'enquête sur la tuerie de Chevaline, diffusé le lundi 4 novembre. - -
Dix-huit mois après la tuerie de Chevaline, en Haute-Savoie, l'enquête sur le quadruple meurtre a connu un étonnant rebondissement mardi, avec l'arrestation d’E., un ancien policier municipal de 48 ans, à son domicile de Talloires, à quelques kilomètres des lieux du drame. Le procureur de la République Eric Maillaud a fait un point sur les derniers éléments de l'enquête.
Placé mardi en garde à vue, l’homme est dans le viseur des enquêteurs, notamment en raison de sa ressemblance frappante avec le portrait-robot d’un motard aperçu près des lieux du crime. Si beaucoup d’éléments troublants ont été mis au jour, pour l’heure, les enquêteurs ne disposent pas "d’éléments déterminants" permettant de le confondre.
"Vraisemblablement impliqué dans un trafic d'armes"
? L’homme interpellé est présumé innocent. Le procureur de la république d'Annecy l'a assuré: "à l'heure où je vous parle, la tuerie de Chevaline n'est pas élucidée". Eric Maillaud a tenu à rappeler que l'homme interpellé devait bénéficier de la "présomption d'innocence". "Nous n'avons aucune certitude sur sa responsabilité dans l'acte", a-t-il martelé. "Tous les éléments restent à vérifier" a affirmé Eric Maillaud, avant de préciser que le seul moyen de vérifier ces faits "était de l'entendre sous le régime de la garde à vue". Le procureur a ajouté qu'il était "peu envisageable", à l'heure actuelle, que E. soit mis en examen à l'issue de sa garde à vue.
? Pas d’arme du crime, ni de casque, ni de moto retrouvés. Le procureur a confirmé que l'arme retrouvée au domicile de E. n'était "pas l'arme du crime". Les casques qui ont été trouvés "ne sont pas ceux du portrait-robot." Par ailleurs, un scooter a été retrouvé à son domicile, mais il ne correspond à la moto qui a été vue près des lieux du crime, le jour du crime.
? E. serait impliqué dans un trafic d’armes. L'homme interpellé mardi est "vraisemblablement impliqué dans un trafic d'armes" a déclaré Eric Maillaud. Une quarantaine d'armes a été perquisitionnée à son domicile. Une "nouvelle information judiciaire" sur ce trafic d'armes va être ouverte. En revanche, l'homme interpellé n'a "aucun antécédent judiciaire".
? Un ami de E. est en garde à vue, et serait également impliqué dans le trafic d’armes. Un "deuxième homme a été placé en garde à vue", après "avoir tenté de "prendre la fuite": il s'agit d'un "ami" de E., qui serait également impliqué dans le trafic d'armes.
? Aucun lien "établi à ce stade" entre le suspect et les différentes victimes. En l’état actuel des investigations, a précisé le procureur, "aucun lien n’a été établi" entre E. et la famille al-Hilli ou la famille Mollier.
? D’autres interpellations à venir. "Les enquêteurs ne privilégient aucune piste", a rappelé le procureur, avant de préciser que "d'autres interpellations" sont "de toute façon" à venir.