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Police-Justice

La police scientifique menace d'une nouvelle grève avant sa rencontre avec Christophe Castaner

Les policiers techniques et scientifiques menacent d'une nouvelle grève.

Les policiers techniques et scientifiques menacent d'une nouvelle grève. - AFP

Après avoir rencontré le directeur de la police nationale, les syndicats de la police technique et scientifique ont rendez-vous ce mardi matin à Beauvau avec le ministre de l'Intérieur. Ils réclament la prise en compte de la pénibilité de leurs tâches et la reconnaissance des risques encourus par la profession.

Une discussion qui s'annonce déjà tendue. Les syndicats de policiers techniques et scientifiques ont rendez-vous ce mardi matin avec Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur, à Beauvau. Les représentants syndicaux veulent faire entendre leurs revendications, qu'ils portent haut et fort depuis la fin du mois de décembre. Leur demande? Obtenir le statut de catégorie active, un moyen de faire reconnaître la pénibilité de leur travail.

Négociations en cours

Le 26 décembre dernier, trois organisations syndicales de la police technique et scientifique ont lancé une grève illimitée. Le point d'orgue de ce mouvement de protestation a été atteint la nuit de la Saint-Sylvestre, une nuit symbolique tant pour la continuité du service, pour le manque d'effectifs, que pour la surcharge de travail le soir du réveillon. Un télégramme, que nous avons pu consulter, avait été envoyé aux directions afin de leur donner l'autorisation de réquisitionner localement des personnels afin d'assurer la continuité du service.

Les syndicats avaient alors vu dans cette pratique un moyen de pression sur les agents mais aussi, et surtout, un non-respect du droit de grève. La semaine dernière, les syndicats avaient alors été reçus par Eric Morvan, le directeur général de la police nationale. Une rencontre de 15 heures qui n'a débouché sur aucun accord pour l'instant, dans l'attente du rendez-vous de ce jour avec le ministre de l'Intérieur. Là encore, les représentants syndicaux vont faire valoir les revendications de la profession soumise à des risques qui, selon elle, ne sont pas pris en compte.

"C'est l'avenir de la filière qui est en jeu", estime Guillaume Groult, secrétaire national adjoint du Snipat en charge des personnels de la police scientifique.

Sollicités au ministère de Griveaux samedi

Demande déjà effectuée il y a plusieurs années, l'obtention du statut de catégorie active est en jeu, ainsi que l'obtention de certaines améliorations, comme l'ouverture du droit à la retraite plus tôt. Un statut dont disposent les gardiens de la paix, les personnels pénitentiaires ou encore les infirmiers en raison des risques encourus dans le cadre de leur travail. Des risques que rencontrent également les policiers techniques et scientifiques lors de leurs missions sur des scènes de crime ou de prélèvements sur des individus.

Si les syndicats ne trouvent pas d'accord avec leur ministre de tutelle, ils annoncent déjà un nouveau préavis de grève commun entre les trois organisations (SNIPAT, SNPPS et Alliance). 

"Si notre hiérarchie continue à nous considérer comme des agents sédentaires, nous n'avons aucune raison de prendre de risques sur le terrain, prévient Guillaume Groult. Hormis le droit de grève, nous pouvons refuser les tâches qui ne sont pas réglementaires."

Employés sur les manifestations de gilets jaunes ces derniers week-end pour tenter d'identifier les fauteurs de troubles à l'aide de photographies ou de prélèvements ADN, les policiers techniques et scientifiques ont notamment été sollicités samedi au ministère de Benjamin Griveaux, attaqué à l'aide d'un engin de chantier par des manifestants.

Justine Chevalier