La députée PS Sylvie Andrieux risque 10 ans de prison

Le procès de la députée PS Sylvie Andrieux c'est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille. - -
Après l'affaire Guérini, voici l'autre dossier gênant pour le Parti Socialiste des Bouches-du-Rhônes. La députée socialiste Sylvie Andrieux, soupçonnée de détournement d'argent public au détriment de la région Paca sur fond de clientélisme politique, s'est retrouvée lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille.
Renvoyée pour le détournement présumé de quelque 740.000 euros, Sylvie Andrieux risque dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.
Voici le compte-rendu du premier jour du procès qui doit durer jusqu'au 22 mars.
> L'ex-attaché parlementaire absent pour des raisons de santé
La justice soupçonne l'ancienne vice-présidente de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, députée depuis 1997, d'avoir présenté au vote du Conseil régional des dossiers de demandes de subventions d'associations fictives, dans le but de rétribuer des personnes l'ayant aidée à s'implanter et à se faire élire dans certains quartiers, notamment dans le XIVe arrondissement de Marseille.
Absent au procès en raison de problèmes de santé, Rolland Balalas, l'ex-attaché parlementaire de Sylvie Andrieux, avait clairement expliqué au cours de l'instruction que des subventions étaient accordées avec des "visées électoralistes".
Brushing blond et tirée à quatre épingles dans un tailleur pantalon noir, l'élue des quartiers Nord de Marseille arrivée souriante ce matin, va côtoyer pendant ce procès 21 autres prévenus, soupçonnés d'avoir participé à ce vaste système et dont certains ont le casier judiciaire bien chargé: l'un d'eux a ainsi été condamné pour violences et séquestration, faux et escroquerie, un autre à huit de prison pour tentative de meurtre.
> Demande de renvoi rejetée
L'audience a débuté peu avant 09h00 par l'examen d'une demande de renvoi faite par les trois avocats de la députée, qui ont expliqué n'avoir pas pu consulter une quarantaine de dossiers de subventions mis sous scellés, malgré un souhait adressé en février dernier.
Après une suspension d'une dizaine de minutes, la présidente, Christine Mée, a rejeté cette requête. "Il fallait vous réveiller à temps", a résumé le procureur de la République, Jean-Luc Blachon, ce à quoi Me Gaëtan di Marino a protesté devant "une justice à yeux fermés".
Mi-2007, une enquête avait été ouverte après le signalement par Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère de l'Économie, de flux financiers suspects entre juin 2005 et janvier 2007 sur les comptes d'associations et sociétés de BTP installées dans les quartiers Nord de Marseille.
> Sylvie Andrieux calme et détendue
Cet argent a notamment servi à financer l'achat de voitures ou d'ordinateurs, mais plus généralement à assurer un train de vie confortable à des dirigeants d'associations, dont certaines avaient à peine quatre mois d'existence, a rappelé la présidente, précisant également que chacune aurait dû être "gérée de manière désintéressée", en toute "transparence démocratique", ainsi que le prévoit la loi du 1er juillet 1901. "Une subvention n'est pas un dû", a par ailleurs ajouté Christine Mée en préambule des débats.
Avant de préciser que, la région PACA s'étant portée partie civile, son président, le socialiste Michel Vauzelle, témoignera, à sa demande, le 12 mars.
Sylvie Andrieux, qui est apparue calme et détendue tout au long de l'audience, sera quant à elle entendue les 14 et 15 mars.
A LIRE AUSSI:
>> Ouverture du procès de la députée PS Sylvie Andrieux