La demande de remise en liberté de Claude Guéant examinée ce mercredi, la décision rendue le 7 février

L'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant lors de son procès à Paris, le 5 décembre 2018 - Eric Feferberg © 2019 AFP
Il a passé les fêtes de fin d'année en prison. Un symbole pour Claude Guéant dont la demande de mise en liberté est examinée ce mercredi par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris. L'ancien ministre de l'Intérieur est incarcéré à la prison de la Santé depuis le 13 décembre dernier alors que la justice lui reprochait de ne pas avoir fourni assez d'efforts pour payer l'amende et les dommages et intérêts liés à une condamnation datant de 2017.
Agé de 77 ans, Claude Guéant avait été incarcéré dans le cadre de sa condamnation liée à l'affaire dite des "primes de cabinet". L'affaire remonte au début des années 2000 quand Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur et Claude Guéant son directeur de cabinet. A l'époque, plusieurs membres de ce cabinet se sont versés chaque mois des primes en liquide, des primes prélevées sur une enveloppe destinée aux frais d'enquête et de surveillance (FES) des policiers.
"Le choc médical est déjà là"
En janvier 2017, l'ancien ministre a été condamné à deux ans de prison, dont un an ferme. Cette condamnation était devenue définitive en 2019 quand la Cour de cassation a rejeté le pourvoi formulé par Claude Guéant. Claude Guéant avait alors bénéficié d'un placement en liberté conditionnelle, notamment en raison de son âge. Avant son incarcération, il versait 3000 euros par mois afin de s'acquitter de son amende et des dommages et intérêts, liés à cette condamnation. Insuffisant pour la justice.
Trois jours après son placement en détention dans l'établissement pénitentiaire parisien, Claude Guéant avait fini par rembourser l'intégralité de sa dette, soit 292.000 euros, grâce à des prêts souscrits auprès de ses proches. Dans la foulée, une demande d'aménagement de peine avait été formulée, notamment justifiée par le fait que l'ancien ministre s'est acquitté de sa dette auprès du Trésor public. Une demande examinée ce mercredi. La défense du ministre compte s'appuyer sur ce remboursement mais aussi sur l'état de santé de Claude Guéant pour obtenir une libération rapide.
"Cette incarcération est un choc carcéral, comme pour tout détenu, mais peut-être spécialement pour quelqu’un qui a 77 ans, qui a des pathologies très lourdes, a besoin d’un traitement médical suivi, insiste Me Philippe Bouchez El Ghozi. Le choc médical est déjà là. Il y a une situation médicale qui est détériorée, une situation psychologique qui évidemment extrêmement fragilisée. La violence de ce choc carcéral impose une sortie extrêmement rapide."
Nouveaux rendez-vous judiciaires
Incarcéré à la prison de la Santé, l'ancien ministre est mis à l'écart de la détention classique au quartier des personnes vulnérables, comme c'est le cas pour les personnalités médiatiques. Claude Guéant a mal vécu la période des fêtes, mais aussi son anniversaire qu'il a fêté seul lundi dans sa cellule.
Contrairement au début de son placement en détention, il a depuis pu recevoir des visites, communiquer avec sa famille et ses proches. Il est suivi très régulièrement par une équipe médicale et psychologique.
La décision d'une libération conditionnelle, par exemple sous bracelet électronique ou d'un maintien en détention sera rendue le 7 février. Le parquet de Paris a d'ailleurs émis un avis favorable sur la demande d'aménagement de la peine. Claude Guéant n'en a toutefois pas fini avec la justice. Vendredi, il sera fixé sur son sort dans l'affaire des sondages de l'Elysée alors que le parquet national financier a requis un an d'emprisonnement ferme et 10.000 euros d'amende.