L'ancien urgentiste Bonnemaison condamné à deux ans de prison avec sursis

Le docteur Nicolas Bonnemaison - Georges Gobet - AFP
MISE A JOUR 16h50: Nicolas Bonnemaison a été condamné en appel à deux ans de prison avec sursis samedi.
"La médecine, c'est ma vie", a déclaré samedi matin devant la cour d'assises du Maine-et-Loire l'ex-urgentiste de Bayonne Nicolas Bonnemaison, rejugé à Angers pour sept "empoisonnements" de patients en fin de vie, avant que les jurés ne se retirent pour délibérer.
Finalement, l'ancien praticien de 54 ans, qui encourait la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir abrégé la vie de sept patients âgés incurables en 2010 et 2011, a été condamné à deux ans de prison avec sursis.
Nicolas Bonnemaison a été reconnu coupable d'avoir délibérément donné la mort à une patiente, Françoise Iramuno, avec la circonstance aggravante de connaître sa particulière vulnérabilité, mais a été acquitté pour les six autres patients pour lesquels il était jugé. Il est resté tête baissée, impassible, à l'énoncé du verdict.
"J'espère que ce ne sera pas la dernière patiente"
Tout de noir vêtu, visiblement ému, Nicolas Bonnemaison avait dit plus tôt devant la cour "penser" à la patiente qu'il avait examinée pour un traumatisme crânien à l'unité d'hospitalisation de courte durée de Bayonne, où il pratiquait, "le 10 août 2011 quand on est venu me chercher", pour le placer en garde à vue.
"Je n'ai pas oublié cette dame et j'espère que ce ne sera pas la dernière patiente de toute ma vie", avait lancé l'ex-urgentiste, radié par le Conseil de l'ordre quelques jours après son acquittement, le 25 juin 2014. "J'ai agi en médecin et je vous le dis avec beaucoup de sincérité", avait-il asséné.
"Pas un empoisonneur au sens commun"
L'avocat général Olivier Tcherkessoff a requis vendredi cinq ans de prison avec sursis à son encontre, reconnaissant que l'ancien médecin n'est "pas un assassin, pas un empoisonneur au sens commun de ces termes", mais estimant qu'il avait toutefois bien "provoqué la mort délibérément" de six des sept malades, en leur injectant des produits létaux pour "hâter la fin".
Les avocats de Nicolas Bonnemaison ont quant à eux appelé les jurés au "courage", en l'acquittant une seconde fois. A Pau en première instance en 2014, les jurés de la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques avaient délibéré pendant près de quatre heures.