Karachi: la cour d'appel de Paris remet Takieddine en liberté

L'homme d'affaires Ziad Takieddine, impliqué dans l'affaire Karachi (photo d'illustration). - -
La cour d'appel de Paris a ordonné lundi la remise en liberté de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine. Soupçonné d'avoir voulu fuir la France, alors qu'il était sous contrôle judiciaire dans le cadre de l'affaire Karachi, il est écroué à ce titre depuis le 31 mai.
Ce sont ses avocats qui ont fait part de cette décision de justice. "C'est une grande satisfaction d'avoir été entendu par une chambre de l'instruction lucide", a déclaré après l'audience Me Dominique Penin, accompagné de ses confrères Mes Henri Leclerc et Stéphane Sebag.
Personnage clé de l'affaire Karachi, Ziad Takieddine est soupçonné d'avoir cherché à se procurer, contre la somme de 200.000 dollars, un passeport diplomatique de la République dominicaine. C'est lors d'une perquisition, le 11 avril à son domicile, que les policiers avaient découvert un courriel laissant penser que Ziad Takieddine allait se faire délivrer ce document.
Demande de caution annulée
Ziad Takieddine avait formellement demandé sa remise en liberté aux juges le 17 juillet dernier, soutenant n'avoir jamais cherché à se soustraire à la justice. Ses avocats avaient qualifié ce projet de fuite de "fable".
Les juges d'instruction Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke avaient accédé à sa demande le 22 juillet. Ils l'avaient néanmoins conditionnée au versement d'une caution de 4,3 millions d'euros. Ses avocats avaient contesté cette somme, et la demande de caution a été annulée lundi par la cour d'appel de Paris.
Le nom de Ziad Takieddine est lié au financement occulte présumé de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, via des rétrocommissions sur des contrats d'armement. La fin de ces rétrocommissions aurait été la cause de l'attentat meurtrier survenu à Karachi en 2002. Soupçonné d'un rôle central dans ce schéma, l'homme d'affaires de 63 ans a plusieurs fois été mis en examen dans cette instruction.