Jeunes candidats au jihad: que dit la loi?

Un jeune combattant en Syrie. (photo d'illustration) - -
Ils sont définis comme des "pieds nickelés du jihad" et des "autodidactes bras cassés" par l'un des avocats du dossier. Trois jeunes adultes âgés de 21 à 26 ans, qui se sont rencontrés sur Internet, et avaient été arrêtés en France avant d'embarquer dans un avion pour la Turquie, dans le but d'aller combattre sur le front syrien, sont jugés à partir de ce jeudi, à Paris.
Dix ans de prison, 225.000 euros d'amende
A l'origine, les trois jeunes hommes voulaient aller combattre au Yémen, en Libye et au Soudan. Mais ils choisiront finalement la Turquie comme destination. Objectif: rejoindre un camp de réfugiés syriens, y prendre des contacts et partir en Syrie.
Placés sur écoute, ils ont été arrêtés au pied de l'avion, en France. La justice les poursuit pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, ce qui est passible de dix ans de prison et de 225.000 euros d'amende.
Que range-t-on derrière le terme "jihad"?
Quant à ceux qui réussissent à partir, difficile de les accrocher sur le plan pénal. L'avocat Yassine Bouzrou, qui défend certains apprentis jihadistes présumés, dénonce une justice d'anticipation. "Il est très difficile de savoir s'ils vont combattre contre les forces régulières de Bachar al-Assad ou combattre d'autres groupes sur le terrain", estime-t-il. "Dans la mesure où les magistrats français ne vont pas sur place, ils ignorent la réalité de la situation sur place mais se contentent d'employer ce terme qui veut tout et rien dire qu'est 'jihad'. J'estime, en ce qui me concerne, qu'on ne peut pas condamner ce type de comportement".
Filière terroriste ou individus isolés, majeurs ou mineurs: la jurisprudence française est disparate, en fonction du profil de ces apprentis jihadistes. Ell est à l'appréciation des magistrats, selon la dangerosité des individus.