"Je ne me suis pas sentie bien du tout": une victime présumée de l'anesthésiste de Besançon raconte

Alertée par son médecin, Odile Lacheray a récemment déposé une plainte contre le médecin Frédéric Péchier, qui pourrait être à l'origine de son arrêt cardiaque en 2015, selon elle.

Un médecin-anesthésiste de Besançon, Frédéric Péchier, a été placé en garde à vue mardi matin pour être interrogé sur des cas d'empoisonnements de patients. "Une cinquantaine d'événements indésirables graves" ont été signalés, selon une source proche du dossier. L'homme avait déjà été mis en examen pour sept autres cas en 2017, mais avait été laissé en liberté sous contrôle judiciaire, avec interdiction d'exercer.

"L'anesthésiste m'a dit que j'avais fait un arrêt"

Odile Lacheray fait partie de ses victimes présumées et a porté plainte contre le médecin. Opérée en 2015 pour un problème bénin, elle fait un arrêt cardiaque. "Je ne me suis pas sentie bien du tout, et après je suis partie en réanimation", raconte-t-elle à BFMTV.

"Quand je me suis retrouvée en soins intensifs en cardiologie, c'est l'anesthésiste qui m'a dit que j'avais fait un arrêt cardiaque", raconte Odile Lacheray, "que j'avais changé de couleur, que j'étais grise, et que j'avais un coeur solide parce que j'étais monté à 260 de pulsation", alors que la moyenne se situe à 70.

Si elle n'a rien soupçonné par la suite, c'est son son médecin qui l'alerte en fin 2018: 

"Il m'a dit, il y a de gros soupçons que vous soyez victime du docteur Péchier".

Frédéric Péchier nie toute implication

L'enquête a établi que des doses potentiellement létales de potassium et d'anesthésiques avaient été administrées volontairement aux victimes, provoquant les arrêts cardiaques. Le médecin anesthésiste est soupçonné de les avoir données afin d'exercer ensuite ses talents de réanimation, de sauver les patients, et d'apparaître comme un héros.

Depuis les premières accusations, Frédéric Péchier nie toute responsabilité dans ces dizaines d'empoisonnements. 

"Il n'a jamais été impliqué de quelques façons que ce soit dans un acte criminel, dans un acte d'empoisonnement", a déclaré son avocat mercredi sur BFMTV.

Salomé Vincendon