"Je mérite une peine": battue, violée et prostituée par son mari, elle est jugée pour l'avoir tué

"Je sais ce que j'ai fait". Valérie Bacot comparaît à partir de lundi aux Assises de Saône-et-Loire pour avoir tué son ex-beau-père en 2016, devenu son mari. Depuis ses 12 ans, âge où il a commencé à la violer, elle subissait les violences de cet homme qui la frappait et l'a forcée à se prostituer. Elle risque la perpétuité pour son geste.
"Je sais ce que j'ai fait, je sais ce que c'est horrible ce que j'ai fait et que je mérite une peine", déclare-t-elle à BFMTV, tout en expliquant ne pas être "capable de l'expliquer parce que même moi, intérieurement, dans ma tête, il est encore là".
"Quand je dors je fais des cauchemars de comment il nous tue"
Après 24 ans de calvaire, elle explique ne pas réussir à dormir: "Quand je dors je fais des cauchemars de comment il nous tue. Je vois encore son regard, ses yeux quand il change d'attitude, je l'entends encore me dire toutes les insultes..."
Valérie Bacot a eu quatre enfants avec cet homme, dont une fille. En mai dernier, elle expliquait à LCI qu'elle avait eu un déclic quand elle s'était rendue compte qu'il pourrait faire subir le même sort à son enfant, alors adolescente. "Un jour, il lui a demandé, comment elle était sexuellement", expliquait-elle.
"Moi c'est trop tard, mais il y en a plein d'autres pour qui ce n'est peut-être pas trop tard. Peut-être que cela peut aider les plus jeunes à comprendre et à se dire 'tiens, c'est peut-être pas comme ça la vie', pour ne pas en arriver à vivre ce que j'ai vécu et encore moins à faire ce que j'ai fait", déclare-t-elle sur BFMTV.
Le parallèle entre son histoire et celle de Jacqueline Sauvage est régulièrement fait. Cette dernière avait tué son mari après des années de violences et d'abus sexuels, et avait été condamnée à 10 ans de prison en 2014, avant d'obtenir une grâce présidentielle fin 2016. Une pétition recueillant plus de 500.000 signatures demande également que Valérie Bacot soit laissée en liberté.