Jay-Z poursuit en diffamation la femme qui l'a accusé de viol

Le rappeur Jay-Z en marge du Superbowl, le 12 février 2023 - AFP
Jay-Z contre-attaque. Quelques semaines après que la femme qui l'accusait de viol sur mineure a retiré sa plainte, le rappeur américain a lancé le lundi 3 mars des poursuites en diffamation contre l'ancienne plaignante et ses avocats, Tony Buzbee et David Fortney.
Depuis la médiatisation de l'affaire, début décembre, Sean Carter (le vrai nom du rappeur) n'a eu de cesse de clamer son innocence. Dans sa plainte déposée dans l'Alabama, pays de résidence de son accusatrice, il l'accuse d'avoir lancé des poursuites à son encontre "pour lui infliger des douleurs et des souffrances extrêmes" comme le relaie ABC News.
"(Elle) a admis de son propre chef face à des représentants de M. Carter que l'histoire qu'elle a exposée au monde (...) n'était rien d'autre que ça: une histoire, fausse et malveillante", peut-on lire dans la plainte.
"Extorsion" et "abus"
"Elle a admis que M. Carter ne l'a pas agressée, et que c'est Buzbee lui-même qui l'avait encouragée à persévérer dans ce faux récit d'une attaque de M. Carter afin d'obtenir un maximum d'argent", peut-on lire encore. Le musicien dénonce une "extorsion" et des "abus".
Tony Buzbee a réagi à cette plainte avec un communiqué dans lequel il accuse les enquêteurs de Jay-Z d'avoir "continuellement harcelé, menacé et sermonné cette pauvre femme, pendant des semaines, afin de l'intimider et (la contraindre) à se rétracter. Elle ne l'a pas fait et elle ne le fera pas. Au contraire, elle a déclaré à plusieurs reprises qu'elle maintient ses accusations."
"Ce même groupe d'enquêteurs a été enregistré en train d'offrir de l'argent à des gens pour qu'ils nous poursuivent, mon cabinet et moi. Après avoir parlé avec (l'accusatrice), il semble que les citations qui lui sont attribuées (dans la plainte de Jay-Z) sont totalement inventées, ou bien ils ont parlé avec quelqu'un d'autre qu'elle" dénonce-t-il, comme le rapporte Variety.
Plainte retirée
Le rappeur et producteur Jay-Z, mari de Beyoncé, a été accusé dans une plainte déposée en décembre d'avoir violé une adolescente de 13 ans avec la star du hip-hop P. Diddy, lors d'une soirée organisée à la suite des MTV Video Music Awards en 2000.
Très vite, les conseils de Jay-Z ont relevé les détails incorrects du récit de l'accusatrice, aujourd'hui âgée de 38 ans. D'après NBC News, elle a notamment affirmé que son père était venu la chercher après cet incident, mais ce dernier a confié ne pas s'en souvenir.
Elle a également déclaré avoir parlé lors de la soirée au musicien Benji Madden, du groupe Good Charlotte, qui n'était en réalité pas sur les lieux de l'événement à ce moment-là, selon les autorités.
Après avoir reconnu avoir fait "quelques erreurs" dans sa plainte, tout en maintenant ses accusations, elle a fini par la retirer mi-février.
Des allégations "frivoles, fictives et épouvantables"
Dans un communiqué publié sur X par son label, Jay-Z avait alors qualifié ce retrait de "victoire". Évoquant des allégations "fantaisistes, fictives et scandaleuses", il avait affirmé que la procédure "n'allait nulle part".
"Le traumatisme que ma femme, mes enfants, mes proches et moi-même avons subi ne pourra jamais être ignoré", a-t-il ajouté.
P. Diddy, 55 ans également, est accusé d'avoir dirigé pendant des années un système violent de trafic sexuel et d'extorsions.
Il est aussi poursuivi au civil par plus de 120 victimes, dont 25 mineures à l'époque des faits, qui l'accusent d'agressions sexuelles, selon leurs avocats américains.