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Police-Justice

"J'ai pété un plomb": comment l'agresseur du maire de Villeneuve-de-Marc a justifié son geste auprès des enquêteurs

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Le maire de la commune de Villeneuve-de-Marc (Isère) a été violemment agressé ce mercredi 6 août. Le suspect, un homme de 60 ans, a été interpellé et interrogé par les enquêteurs auprès desquels il a expliqué son geste.

Lors d'un point presse, ce dimanche 10 août, le procureur de la République de Grenoble, Étienne Manteaux, a fait le point sur l'enquête concernant la tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique" et "violences aggravées" après l'agression, ce mercredi, du maire de Villeneuve-de-Marc.

À cette occasion, le procureur est revenu sur les justifications que le principal suspect, interpellé ce vendredi, a avancées aux enquêteurs pour justifier l'agression qui est liée à litige entre lui et la mairie datant de 2022.

"Victime d'une injustice"

Il y a deux mois, un procès-verbal a été dressé par le maire contre son agresseur qui avait fait construire un portail dans une copropriété. "Ce procès-verbal est venu cristalliser le sentiment d'injustice ressenti par le mis en cause", a indiqué Étienne Manteaux. "Durant les trois auditions, il n'a cessé de répéter qu'il était victime d'une injustice", a-t-il ajouté.

Le jour de l'agression, le suspect a indiqué aux enquêteurs "que le maire l'aurait regardé avec un sourire sadique".

"Je ne sais pas ce qui s'est passé, c'est l'accumulation qui m'a fait péter un plomb, il y a eu une rupture dans mon esprit, j'ai fait ça machinalement", a déclaré le suspect de 60 ans en garde à vue.

L'édile, âgé de 63 ans, a été transporté en urgence dans un hôpital situé à Lyon. L'élu présentait trois plaies "dont deux au thorax et une plaie défensive", indique le parquet de Vienne. "Le suspect ne reconnaît pas l'avoir frappé au niveau de l'artère cardiaque", relate le procureur de Grenoble. S'il confirme avoir porté des coups, il nie toute intention de tuer.

Après avoir frappé l'édile avec une barre de fer, l'homme rentre chez lui, prend sa voiture et revient devant chez la victime. "Je voulais voir l'ampleur de ce que je venais de commettre", a-t-il dit aux gendarmes. Selon le maire et son fils, l'agresseur tente alors de les écraser. Lui, de son côté, assure que les victimes se sont jetées sur son véhicule.

L'agression de l'élu, d'une rare violence, avait rapidement soulevé l'indignité de la classe politique française. Le président de la République Emmanuel Macron avait qualifié l'acte de "lâche". "Quand un élu est attaqué, c’est la Nation qui est à ses côtés."

Sylvain Allemand