Irradiés d'Epinal : jugement très attendu mercredi

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Six ans après les premières plaintes, et après le procès qui a eu lieu à l'automne 2012, ceux qu'on appelle "les irradiés d'Epinal" attendent le jugement de l'affaire, prononcé ce mercredi.
Il s'agit du plus grave accident de radiothérapie survenu en France. A l'hôpital d'Epinal, près de 450 patients ont été irradiés entre 2001 et 2006. Douze personnes sont mortes, des suites de surdoses de rayons.
Plusieurs centaines d'autres, soignées au centre hospitalier Jean-Monnet d'Epinal pour des cancers, essentiellement de la prostate, ont vu leur existence bouleversée par les conséquences désastreuses des surirradiations sur leur organisme.
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"Volonté de cacher la vérité" aux victimes
Dans ses réquisitions, le ministère public a mis en exergue la responsabilité du radiophysicien Joshua Anah - chargé du paramétrage des appareils - coupable selon lui de "négligence inadmissible", d'homicides et blessures involontaires, non assistance à personne en danger et destruction de preuves. Trois ans de prison, dont un ferme, et une interdiction d'exercer la radiophysique médicale ont été réclamés.
Les représentantes du parquet n'ont retenu à l'encontre des deux anciens médecins radiothérapeutes d'Epinal, Michel Aubertel et Jean-François Sztermer, que les infractions de non-assistance à personne en danger et destruction de preuves pour le suivi défaillant de leurs patients, et pas le chef d'homicides et blessures involontaires.
Mais elles ont prononcé une charge très sévère contre leur "volonté de cacher la vérité" aux victimes. Et leurs réquisitions sont au final plus lourdes que pour le physicien: quatre ans de prison dont 18 mois ferme et une interdiction d'exercer.
Relaxe requise pour l'ex-directrice de l'hôpital
L'infraction de non-assistance à personne en danger vaut également pour les autorités de santé locales, à la passivité coupable, selon le parquet: douze mois avec sursis ont été réclamés contre Francette Meynard, ex-directrice de la Ddass des Vosges et Jacques Sans, ancien directeur de l'agence régionale d'hospitalisation (ARH) de Lorraine.
Relaxe a en revanche été réclamée pour l'ancienne directrice de l'hôpital, Dominique Cappelli, dont le parquet a salué "la réactivité" face à l'accident, et pour l'établissement lui-même jugé au titre de personne morale.