Industrie porno: trois personnes mises en examen pour viols et traite d'êtres humains

Police nationale (illustration). - Philippe Huguen - AFP
L'enquête dite "French Bukkake" se poursuit. Trois personnes ont été mises en examen vendredi soir pour "viols en réunion" et "traite d'êtres humains aggravée" dans le cadre de l'enquête portant sur une plateforme de vidéos pornographiques, a appris BFMTV ce samedi auprès d'une source judiciaire. Elles avaient été placées en garde à vue mardi.
Deux de ces hommes sont aussi poursuivis pour "diffusion d’images relatives à une atteinte à l’intégrité d’une personne" et "exécution d'un travail dissimulé sur plusieurs personnes". L'un d'eux écope également d'une mise en examen pour "proxénétisme aggravé".
Les individus en question sont un acteur et deux réalisateurs et producteurs, soupçonnés d’avoir commis des viols sur de jeunes actrices lors de tournages de films pornographiques pour la plateforme "French Bukkake".
Ces mises en examen portent à 12 le nombre de personnes poursuivies dans ce dossier. Six d'entre elles ont été écrouées.
Une cinquantaine de victimes identifiées
Le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire début 2020, puis une information judiciaire le 17 octobre 2020 visant la plateforme "French Bukkake". Depuis, une cinquantaine de victimes ont été identifiées.
Parmi les autres personnes déjà mises en examen dans ce dossier, figurent les producteurs surnommés "Pascal OP" et "Mat Hadix". "Pascal OP", en détention provisoire, est connu pour sa plateforme "French Bukkake", où "il produit ses contenus qu'il va vendre, mais il peut aussi bosser comme cadreur, rabatteur d'actrices ou producteur pour d'autres plateformes", avait détaillé à l'AFP le journaliste Robin D'Angelo, auteur d'un livre-enquête sur son infiltration dans l'industrie du porno amateur.
Le site "Jacquie et Michel", incarnation en France du porno amateur, est aussi visé par une enquête depuis le 10 juillet 2020 pour "viols" et "proxénétisme".
Après les révélations sur les violences et pratiques imposées lors des tournages, de grands groupes français du secteur, comme "Jacquie et Michel" et Dorcel, avaient annoncé en novembre 2020 leur volonté d'adopter des chartes éthiques et déontologiques.