Incendie Paris-Opéra: 3 ans ferme pour la principale responsable

L'entrée de l'hôtel Paris Opéra quelques jours après le drame, le 21 avril 2005. - -
Le jugement est tombé: la jeune femme jugée pour "homicide involontaire" dans l'incendie de l'hôtel Paris-Opéra a été condamnée jeudi à trois ans de prison ferme. Dans ce drame, 24 personnes, dont 11 enfants, avaient perdu la vie le soir du 15 avril 2005.
Le procès s'était tenu en novembre 2013 devant le tribunal correctionnel de Paris. En tout, quatre personnes étaient poursuivies pour "homicides et blessures involontaires".
A l'origine du drame: un incendie déclenché par une dispute entre le veilleur de nuit, par ailleurs fils des gérants, et sa compagne de l'époque. Cette dernière avait jeté des vêtements à terre dans la salle à manger où un matelas se trouvait au sol. Des bougies disposées au sol avaient mis le feu aux vêtements, aux draps et couettes.
"Imprudence caractérisée"
"Votre imprudence caractérisée est directement à l'origine du décès de ces 24 personnes", a déclaré le président du tribunal correctionnel à l'encontre de la jeune femme. "Il vous était quasiment impossible de méconnaître le risque d'incendie." La condamnation prononcée est supérieure d'un an aux réquisitions du parquet.
Le veilleur de nuit, sous l'emprise de l'alcool et de la cocaïne au moment des faits, avait de son côté tenté en vain d'éteindre les flammes par ses propres moyens avec un extincteur. Mais il avait tardé à appeler les secours. Il a pour sa part été condamné à deux ans de prison, dont un avec sursis.
Le président du tribunal a affirmé au prévenu que la prise d'alcool et de drogue avaient "altéré" ses réflexes ce soir-là. "Le tribunal tient pour acquis que ce n'est pas vous qui avez appelé les secours", a-t-il ajouté. Il a souligné le fait qu'en "perturbant" leur action, le veilleur avait également aggravé les conséquences de l'incendie.
Deux ans ferme pour le gérant
La mère du veilleur de nuit a pour sa part été relaxée de l'intégralité des poursuites. Le tribunal a estimé qu'elle ne pouvait pas être considérée comme gérante de l'hôtel. Son mari, quatrième et dernier prévenu dans le box, a pour sa part été condamné à trois ans de prison, dont un avec sursis.
Le tribunal a en effet estimé que cet homme, seul gérant du Paris-Opéra, était "parfaitement au courant de la toxicomanie de (son) fils et dunc du danger de lui confier la surveillance d'un hôtel surpeuplé." Il a également estimé que la sur-occupation de l'hôtel, facteur aggravant des conséquences de l'incendie, était "connue, recherchée et volontaire, dans un but lucratif."