"Il y a eu des pleurs": des élèves racontent l'attaque au couteau dans un lycée à Nantes

Quelques heures après l'agression au couteau survenue jeudi 24 avril à la mi-journée dans l'étabissement scolaire Notre-Dame-de-Toutes-Aides de Nantes, l'émotion gagne ses près de 2.000 élèves. Trois de leurs camarades ont été blessés par un autre lycéen, tandis qu'une quatrième victime - également lycéenne - est morte des suites de ses blessures.
L'auteur, un jeune homme de 15 ans en Seconde, a fait irruption dans deux classes différentes: d'abord une au deuxième étage où il s'en est pris à la victime décédée, avant de redescendre dans une autre.
"J'étais en salle de permanence et on a vu plein de collégiens qui sont venus. À ce moment-là, on n'avait aucune information. Ce sont les collégiens qui nous ont dit qu'il y avait un élève armé d'un couteau", témoigne auprès de BFMTV l'un des élèves de l'établissement.
"J'ai pu parler avec deux élèves dans sa classe. Apparemment, c'était un élève un peu bizarre depuis le début de l'année", poursuit-il.
Tous les élèves présents n'ont pas vécu les faits de la même manière. Sorti d'une classe, l'un d'eux raconte avoir vu "du mouvement" sans comprendre "ce qui se passe". "On arrive à sortir du lycée pour aller déjeuner et on apprend par le biais des personnes confinées dans le gymnase qu'il s'est bien passé une attaque, sur quatre élèves ou plus", détaille-t-il.
"Cela nous a fait vraiment froid dans le dos"
Cette incertitude autour des événements a causé un vif choc pour ces jeunes. "On a vu toutes les forces de l'ordre, le Samu, les pompiers arriver. C'est particulièrement bouleversant parce qu'on a pas encore toutes les informations", explique un autre jeune homme anonyme.
"Là, de voir une élève décédée, cela nous a fait vraiment froid dans le dos, il y a eu des pleurs", ajoute-t-il.
Ce qui frappe particulièrement les élèves est ce décalage entre la gravité des faits et le quotidien habituel de ce lycée. "C'est un lycée catholique plutôt calme où il n'y avait rien d'anormal, c'est choquant", confirme un élève.
"Il y a un dispositif très important avec des militaires et beaucoup de policiers, on est tous très paniqués", le rejoint une adolescente quand d'autres pointent une situation confuse, alors que les transports sont coupés.
"Silence assourdissant"
Un témoin présent sur place au moment du déconfinement des élèves retranchés dans un gymnase, aux alentours de 15h30, a constaté qu'un groupe avait été "récupéré par les parents dans un silence assourdissant".
"Les yeux sont rouges, chacun se cherche, certains se retrouvent sans parler. Ils s’enlacent puis quittent les lieux aussitôt", raconte-t-il à BFMTV.
Inconnu de tous les services (police, justice, renseignement), l'auteur a été interpellé par un membre du personnel avant l'arrivée des forces de l'ordre sur les lieux.
Dans la matinée, un document avait été envoyé à tous les élèves de l'établissement par la boîte mail de Justin P., l'assaillant. Ce PDF que BFMTV a pu consulter est assez confus, long de plusieurs pages. Il y est dressé un portrait très sombre de notre société.