BFMTV
Police-Justice

Quatre victimes, suspect âgé de 15 ans... Ce que l'on sait de l'attaque au couteau dans un lycée à Nantes

placeholder video
Un élève de 15 ans a poignardé quatre de ses camarades ce jeudi en début d'après-midi dans un lycée à Nantes (Loire-Atlantique). L'une des victimes est morte dans l'attaque.

Stupeur dans un lycée nantais. Un lycéen a été interpellé après avoir poignardé quatre de ses camarades dans l'enceinte d'un établissement privé de Nantes (Loire-Atlantique), ce jeudi 24 avril, aux alentours de 12h30.

Le suspect a été maîtrisé par des membres du corps enseignant après avoir tué une camarade et blessé trois autres élèves. Placé en garde à vue, il a finalement été interné en psychiatrie dans la soirée. BFMTV.com fait le point sur ce que l'on sait de cette attaque au couteau.

· Quatre lycéens poignardés dont une lycéenne tuée

À la mi-journée, un mineur de 15 ans pénètre au sein du groupe scolaire privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides, qui accueille environ 2.000 élèves dans l'est de Nantes. Le jeune garçon y est lui-même scolarisé en classe de Seconde. Selon nos informations, le jeune homme avait sur lui deux couteaux, un de chasse et un replié. Dans son sac à dos, les enquêteurs ont retrouvé également un pistolet factice, de type airsoft.

Il monte d'abord au deuxième étage de l'établissement, entre dans une classe et poignarde une jeune fille. Cette dernière, qui venait d'avoir 15 ans, meurt des suites de ses blessures. Il descend ensuite et poignarde trois autres lycéens: l'un d'entre eux a été pris en charge en urgence absolue, un autre en urgence relative et le dernier est légèrement blessé.

Le personnel éducatif parvient alors à maîtriser l'assaillant. La police finit par intervenir et interpelle le mineur de 15 ans après avoir été contactée aux alentours de 12h30.

· Un mail très sombre envoyé aux élèves

Le mineur mis en cause, Justin P., est âgé de 15 ans. Cet élève de Seconde est inconnu des services de police, de la justice, et du renseignement.

Si les raisons précises de son passage à l'acte ne sont pas encore connues, un étrange email a été diffusé à l'ensemble des élèves du lycée à 12h15, quelques minutes avant l'attaque. Envoyé d'une adresse portant le nom du suspect, cet email contient un document de plusieurs pages, dressant un portrait très sombre de la société.

Le document est composé de trois chapitres. On peut y lire des propos évoquant "un écocide globalisé", "une violence systémique et une aliénation sociale" et "le conditionnement social totalitaire".

"La mondialisation a transformé notre système en une machine à décomposer l'humain (...) pourquoi continuer à vivre soumis à un système qui détruit notre essence même", écrit-il.

· Un confinement de plusieurs heures

À la suite des événements de ce midi, un Plan particulier de mise en sûreté (PPMS) a été mis en place au sein de l'établissement, entraînant notamment le confinement des élèves à l'intérieur du lycée.

Une cinquantaine de pompiers ont été engagés dans l'opération, ainsi qu'une vingtaine d'engins de secours, a appris BFMTV auprès des services de secours.

Tous les soirs dans Le Titre à la Une, découvrez ce qui se cache derrière les gros titres. Zacharie Legros vous raconte une histoire, un récit de vie, avec aussi le témoignage intime de celles et ceux qui font l'actualité.
"La violence peut frapper partout": un adolescent poignarde 4 élèves dans un lycée privé de Nantes
13:24

Dans le courant de l'après-midi, les lycéens et collégiens ont pu quitter au compte-goutte les lieux. Une cellule psychologique a été ouverte pour les soutenir après ces événements traumatiques et un hommage rendu vendredi après-midi devant l'établissement à l'initiative des élèves.

• Le gouvernement dénonce la violence et promet des actions

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau et la ministre de l'Éducation Elisabeth Borne se sont rendus sur place quelques heures après les faits. Ils ont remercié les agents pour leur intervention au mépris du danger, et ont adressé leurs sentiments aux victimes et à leurs familles.

"Ce n'est pas un fait divers ce drame, c'est un fait de société", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau depuis le lycée nantais. "Nous sommes dans une société qui a encouragé le laxisme, qui a voulu déconstruire les interdits, l'autorité, l'ordre et la hiérarchie", selon Bruno Retailleau.

Le Premier ministre François Bayrou a de son côté partagé "sa vive émotion" puis a, via un communiqué de presse, "demandé (...) une intensification des contrôles mis en place aux abords et au sein des établissements scolaires".

Le président de la République Emmanuel Macron a lui adressé ses "pensées émues" aux familles des victime.

• L'auteur interné en psychiatrie

Justin P. semble par ailleurs présenter "des troubles psychologiques". Il a finalement été interné en psychiatrie ce jeudi dans la soirée, selon une source proche de l'enquête. Le psychiatre ayant procédé à l’examen du mis en cause a en effet conclu à l’incompatibilité de son état de santé avec la mesure de garde à vue en cours.

Un proche le décrit comme un adolescent "très calme". "Il reste tout seul dans son coin, il ne parle pas. Il est tout le temps la tête baissée", détaille-t-il. "Il m'avait dit qu'il aimait bien rester avec des plus grands, car il se sentait en sécurité et que ça n'allait pas bien en cours", poursuit cet homme de 18 ans.

"On voulait l'aider, mais il voulait pas de notre aide. Au bout d'un moment, on peut rien faire", déplore-t-il, alors que l'auteur disait régulièrement selon lui avoir des problèmes, sans jamais s'étendre dessus. À noter que les parents de l'adolescent sont divorcés.

Une conférence de presse des autorités judiciaires était prévue dans la journée de ce jeudi mais a été reportée à 18h ce vendredi. Selon le ministre de l'Intérieur, "une cinquantaine d'enquêteurs" sont mobilisés et "travaillent d'arrache-pied". Le ministre précise que "plus de 70 auditions" ont été menées.

Alexandra Gonzalez, Vincent Vantighem, Matthias Tesson et Elisa Fernandez