"Il y a de la drogue partout": le patron de la gendarmerie annonce 900 interpellations en six mois

Le général Christian Rodriguez, directeur général de la gendarmerie nationale, photographié avec Gérald Darmanin en janvier 2024. - Thomas SAMSON / AFP
"C'est un véritable harcèlement qui est mis en place". Invité de RTL ce mardi 12 mars, le général Christian Rodriguez, directeur général de la gendarmerie nationale, fait un bilan des opérations "place nette" pour lutter contre les trafics de drogue lancées au dernier trimestre 2023.
Des opérations, déployées "dans les secteurs difficiles" qui se matérialisent par une inspection des parties communes et des caves, des contrôles d'identité ou encore une mobilisation de chiens spécialisés en recherche de stupéfiants et d'armes.
"On est à plus de 900 interpellations, et près de 200 personnes incarcérées" dans les zones de gendarmerie, annonce Christian Rodriguez déplorant que tous "les trafics se nourrissent des trafics de drogue".
Depuis la mise en place du dispositif, des opérations "place nette" ont eu lieu dans des villes de taille moyenne, telles que Nîmes, Valence, Garge-lès-Gonesse, Poitiers ou encore Tours, de plus en plus concernées par ces trafics.
À Nîmes par exemple, à la fin du mois de février, une école a été mise à l'arrêt en raison des fusillades, liées aux trafics, qui se multiplient aux alentours de l'établissement scolaire. Dans le quartier du Val des Rougières, à Hyères, près de Marseille, des policiers municipaux ont été postés au début du mois devant une crèche pour rassurer les parents inquiets. À Rennes, une fusillade a fait deux blessés dans le quartier du Blosne ce week-end.
"Couper les racines"
"On peut dire aujourd'hui qu'il y a de la drogue partout, c'est un vrai sujet", constate le directeur général de la gendarmerie nationale.
Il abonde: "Donc oui, on essaye de développer des stratégies pour lutter contre ces trafics et neutraliser ceux qui les guident. [...] Y compris dans les zones où le trafic n'est pas phénoménal, on peut commencer à y travailler, à couper les racines et revenir trois mois après s'il le faut pour être sûr que les trafiquants ne s'installent pas dans ces territoires".
Le général salue "l'efficacité" des opérations "place nette" qui conduisent à des actions "à la fois judiciaires et administratives" à condition de "continuer dans la durée".
"L'objectif, c'est de neutraliser les équipes de trafiquants et d'épaissir les curriculums vitæ pour que les magistrats puissent juger", explique-t-il soulignant que "les réseaux s'étendent" de plus en plus dans leur zone.
Des zones dans lesquelles Emmanuel Macron a annoncé le 16 janvier dernier le renforcement de ce type d'opérations: "Dix opérations de ce type seront conduites chaque semaine" dans "toutes les catégories de ville" pour restaurer "l'ordre", a déclaré le chef de l'État.
De même, mi-février, Gabriel Attal a affirmé qu'un nouveau plan Anti-stups, en grande partie tournée vers les villes moyennes -victimes d'un "tsunami blanc"- serait présenté en mars.