Il comparaît pour avoir enterré son chien vivant

Epagneul breton. (illustration) - Les SIM's - Flickr - CC
Philippe B. a comparu devant le tribunal correctionnel de Saumur, soupçonné d'avoir voulu enterrer son chien encore vivant, relate vendredi, Le Parisien. Tout avait commencé par un froid matin de décembre 2016. Le 11 de ce même mois, un voisin dont la maison surplombe un terrain est réveillé par des jappements vers 7 heures du matin. Pascal M., 33 ans, se lève et entend "des bruits de pelle et de tôle" en contrebas. Il distingue aussi une silhouette qui revient à sa voiture et note l'immatriculation.
Soupçonnant quelque chose d'anormal, il contacte le maire de sa commune, Turquant, un village de 580 habitants situé à dix kilomètres de Saumur, dans le Maine-et-Loire. Il prévient aussi l'association de défense des animaux locale, "Droits de vivre", pour laquelle il milite.
Uno, rebaptisé Aslan par ses sauveurs, est déterré. L'épagneul breton est en état "d'hypothermie sévère". Selon le vétérinaire qui l'a examiné, il souffre aussi de "déshydratation" et est "perclus de pathologies dues à son âge avancé". L'animal de 14 ans, un temps tiré d'affaire quoique sous masque à oxygène, finit par mourir.
"Alors, il a ressuscité, c'est ça?"
Devant le tribunal, deux versions se sont affrontées. Celle du chasseur qui soutient mordicus que son chien "ne respirait plus" et "ne bougeait pas d'un millimètre" au moment de son enterrement. Et celle de la justice, très différente. "Alors, il a ressuscité, c'est ça?", ironise la présidente.
Huit mois de prison avec sursis ont été requis contre lui. Il est demandé que les trois autres chiens en sa possession lui soient retirés. Les associations ont demandé pour leur part quelque 25.000 euros de dommages et intérêts.
Dans le village, la sentence a suscité des réactions contrastées. D'un côté, une marche blanche réunissant plus de 90 personnes, dont certaines avec accompagnées de leur chien, a été organisée. De l'autre, le voisin Pascal M. a vu les pneus de sa voiture crevés, coups de klaxon et refus de contrat chez les vignerons du cru. D'après lui, la cause de cette réprobation serait due au fait qu'il ne serait pas du coin alors que le propriétaire du chien, si.