"Par chance, je suis en vie": le buraliste qui a mis en fuite un braqueur armé dans la Drôme témoigne

Il avait déjà été cambriolé, mais n'avait encore jamais subi une attaque d'une telle violence. Un buraliste a été la cible d'un braquage à main armée à Savasse, au nord de Montélimar dans la Drôme ce vendredi 14 mars, a appris BFMTV auprès de la gendarmerie, confirmant une information du Dauphiné Libéré.
Vers 18h30, deux individus à scooter se sont arrêtés devant le bureau de tabac. Le passager est entré dans l'établissement avec une arme de chasse. À l'intérieur, il a jeté deux sacs de sport au gérant et lui a demandé d'y mettre le contenu de la caisse.
"Il m'a immédiatement braqué en criant: la caisse! La caisse! Puis il a tiré", raconte le propriétaire au Dauphiné Libéré. "Il a tiré un coup de fusil à quelques centimètres de moi!", précise-t-il à Ici Drôme Ardèche.
Le buraliste ne s'est pas laissé faire et a pris une table de bar pour se protéger et le repousser. "Quand j'ai vu qu'il était armé, ma seule réaction ça a été vite de me protéger derrière cette table qui m'a servie de bouclier pour le pousser dehors", témoigne le buraliste sur BFMTV, évoquant une "hantise permanente" que l'homme tire à nouveau.
La "seule solution"
"Par chance, ça s'est bien déroulé", ajoute-t-il. L'individu est sorti et a pris la fuite sur le scooter qui l'attendait. Repousser l'homme dehors était "sa seule solution". "Toute ma vie est dans cet établissement, s'il disparait toute ma retraite disparait aussi", assure-t-il.
"On se doit d'essayer de survivre, par maleureusement tous les moyens, comme la réactivité que j'ai eue à me défendre face à quelqu'un qui me tire dessus dans mon établissement, par chance tout s'est bien déroulé mais il est hors de question qu'on se laisse faire par cette délinquance sauvage qui n'a plus de mesure puisqu'ils viennent avec des vraies armes", estime-t-il.
Le buraliste se réjouit par ailleurs que "dans ce malheur" ce ne soit pas sa femme qui ait été derrière le comptoir au moment du braquage. "Peut être que l'agression ne se serait pas déroulée de la même manière, je lui ai toujours dit qu'en cas d'agression il faut s'écarter et laisser la personne faire".
"Par chance, je suis en vie"
"Par chance, je suis en vie", souffle-t-il aussi auprès du Dauphine Libéré. Une enquête a été ouverte et confiée à la brigade de recherche de Pierrelatte, a confirmé la gendarmerie à BFMTV.
Philippe Coy, le président de la Confédération des buralistes, a salué un "acte courageux" à notre antenne mais a tenu à rappeler aux buralistes qu'ils n'ont "qu'une vie". "Notre vie n'a pas de prix, il faut se préserver", a-t-il déclaré, appelant les victimes de braquage à se mettre en sécurité.
Depuis le début de l'année, la confédération des buralistes récence 20 agressions physiques par mois sur l'ensemble de leur réseau, selon nos informations. En 2024, ce sont près de 40 attaques à la voiture-bélier qui ont été recensées sur l'ensemble de leur réseau. C'est deux fois plus qu'en 2023. 1000 braquages et cambriolages ont par ailleurs été recensés.
Interrogée à ce sujet sur BFMTV-RMC, la présidente LR de la région Île-de-France Valérie Pécresse a plaidé ce lundi 17 mars pour "un choc d'autorité". Face à une justice "complètement débordée", elle a proposé qu'un "certain nombre de délits du quotidien (...) puissent être confiés au maire, que le maire puisse devenir un juge de paix pour désengorger la justice qui sanctionne trop tardivement".