Homme tué par un policier à Paris: l'avocat de la famille fustige la réaction "disproportionnée" de l'agent

Couloir du Palais de Justice. - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Mardi soir, Romain, 23 ans, mourrait après avoir essuyé le tir d'un policier dans le IXe arrondissement de Paris, au terme d'une course-poursuite initiée par le refus de la victime d'obtempérer à un contrôle routier. Le fonctionnaire a été mis en examen pour "violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et placé sous contrôle judiciaire. Olivier Lambert, avocat des parents de Romain et qui a d'ailleurs représenté par le passé ce dernier, a évoqué l'affaire auprès du site du Parisien ce vendredi soir.
"Je n'ai jamais vu ça"
Il a expliqué qu'il allait commencer par demander la requalification des faits, car ses clients ne comprenaient pas que le policier ait écopé de ce seul chef de mise en examen: "On demandera une requalification. Romain ne revenait pas d’un braquage, n’avait pas commis d’acte terroriste. Il n’était pas à bord d’une voiture volée…". L'avocat interroge aussi le comportement du fonctionnaire de police mis en cause: "Il est monté derrière un non-policier sur un scooter. En 27 ans de barreau, je n’ai jamais vu ça."
Ce n'était en revanche pas la première fois que le fils de ses clients refusait de se plier à une injonction de la police. Son attitude lui avait d'ailleurs valu une visite policière au domicile familial il y a trois mois: "C’était à la suite d’un refus d’obtempérer. La police était donc venue le chercher à son domicile. C’est ce qui aurait dû arriver là. Nous sommes scandalisés par la réaction disproportionnée de ce policier", a insisté Olivier Lambert.
Une marche blanche sera organisée
La famille du défunt a pour sa part porté plainte auprès de l'Inspection générale de la police nationale. Une marche blanche doit également se tenir à Draveil, dans l'Essonne, dont le jeune homme était originaire. Olivier Lambert en a dit plus sur le profil du conducteur abattu:
"Romain n’était pas un délinquant des cités, ce n’était pas un voyou. Il n’avait sur son casier que des mentions liées à des délits routiers. C’était un petit gars qui travaillait et se levait tôt pour aller à Rungis. Il était depuis longtemps avec sa petite amie."