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Police-Justice

Hautes-Alpes: un homme blesse à l'arme blanche une femme et ses trois filles dans un village de vacances

Après avoir été agressées à l'arme blanche pour un motif "très flou", la mère et ses trois filles ont été conduites à l'hôpital. L'agresseur présumé est en garde à vue.

Un mère de 46 ans et ses trois filles, âgées de 8 à 13 ans, ont été agressées à l'arme blanche par un homme de 37 ans mardi matin dans un village vacances famille (VVF) de Lagrand (Hautes-Alpes). L'auteur présumé de l'agression a été placé en garde en vue. Marocain domicilié dans les Yvelines, il partageait avec sa famille un appartement mitoyen de celui de ses victimes.

La plus jeune des filles a été héliportée en état d'urgence absolue vers l'hôpital de Grenoble où elle a été opérée. "Elle est hors de danger et pourrait rapidement sortir de l'hôpital", a ensuite annoncé Raphaël Balland, le procureur de la République de Gap. Les trois autres victimes - la mère et ses deux autres filles de 10 et 13 ans - étaient plus légèrement blessées et ont été hospitalisées à Gap.

L'agresseur présumé a d'abord poignardé les trois fillettes sur la terrasse avant de s'attaquer à la mère à l'intérieur de la maison. Le suspect s'est ensuite enfui en voiture mais a été intercepté par deux réservistes de la gendarmerie - un dispositif que le gouvernement a choisi de développer après les derniers attentats. 

L'hypothèse du "coup de sang"

"Le motif de l'agression est très flou", a déclaré le procureur de la République de Gap, qui a qualifié de "rumeur" le fait que les victimes auraient été poignardées en raison de leur "tenue légère". "En aucun cas, (...) l'intéressé n'aurait eu des propos reprochant la tenue vestimentaire des victimes au moment de l'agression", a insisté Raphaël Balland.

"Aucune parole à connotation religieuse n'a été prononcée", a par ailleurs précisé une source proche de l'enquête. Le magistrat a néanmoins dit être "en liaison très régulière avec la section antiterroriste du parquet de Paris" au vu "du contexte national". 

Selon nos informations, l'auteur présumé de l'agression est connu des services de police mais pour des faits de droit commun qui remontent à plus de 15 ans. "Des investigations importantes sont en cours ici et dans les Yvelines pour savoir à qui on a affaire", a précisé Raphaël Balland. Une perquisition à son domicile de Limay (Yvelines) n'a rien donné. Les enquêteurs privilégient à ce stade l'hypothèse du "coup de sang", selon une source proche du dossier.

"Quasiment aucun souvenir des faits reprochés"

Au cours de sa première audition, l'agresseur présumé a affirmé "n'avoir quasiment aucun souvenir des faits qui lui sont reprochés". Mardi soir, l'homme continuait d'être entendu par les enquêteurs. L'expertise psychiatrique qu'il a subie dans l'après-midi n'a décelé "aucune pathologie psychiatrique particulière", a par ailleurs précisé le procureur.

L'agresseur présumé était en vacances avec sa femme enceinte et ses deux enfants. Les deux familles étaient voisines. Lundi, l’homme a fait un malaise vagal et la famille des victimes lui avait porté secours.

"Son épouse est catastrophée", a expliqué sur BFMTV Edmond Francou, maire de Legrand, qui ne pouvait pas "imaginer qu'un pareil événement arrive" dans sa commune. Une cellule de soutien psychologique a été mise en place.

La famille victime de l’agression est originaire de la région de Nantes (Loire-Atlantique) et a l’habitude de venir dans ce village vacances des Hautes-Alpes.

M.L. et C.O. avec AFP