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Police-Justice

Handicapé agressé à Grenoble: le père ne veut "pas laisser passer ça"

Yoann, 18 ans, a été attaqué par plusieurs adolescents. L'agression a été filmée.

Yoann, 18 ans, a été attaqué par plusieurs adolescents. L'agression a été filmée. - -

Les proches de Yoann, handicapé léger agressé et humilié par des jeunes de son quartier, hésitent entre l'indignation et la colère. Mais les agresseurs ont-ils conscience de la cruauté de leur geste? Le doute persiste.

Les adolescents qui ont agressé un mineur handicapé dimanche se rendent-ils compte de la gravité de leur geste? Telle est la question posée après l'agression dimanche à Fontaine, dans l'Isère, d'un jeune handicapé mental, dont les images postées sur Facebook ont suscité l'indignation sur la toile.

S'il s'agit comme l'avait indiqué le procureur de la République de Grenoble Jean-Yves Coquillat, lors d'une conférence de presse mardi, d'"une bêtise de gamins", le fait que celle-ci ait été postée puis commentée sur Facebook, suggère que les agresseurs sont satisfaits de leur geste.

Les proches de Yoann indignés

Le père de Yoann, handicapé léger âgé de 18 ans s'était confié à BFMTV. "Je suis allé le voir ce matin à l'hôpital. Ca va aller. Moi, il ne m'a rien dit encore, il était sous le choc. Il s'est surtout confié au psychiatre. Je n'étais même pas au courant jusqu'à lundi soir..."

La soeur de Yoann est également traumatisée par ce qui s'est passé. "C'est méchant, ce n'est pas bien. Ils ont profité de lui, ils ont voulu le taper, je ne sais même pas pourquoi... Ca aurait pu aller jusqu'au meurtre: Yoann ne sait pas très bien nager."

Quant à la mère, totalement révoltée par l'agression, elle prévient: "qu'ils (NDLR: les agresseurs) s'approchent c'est moi qui les tue maintenant". Le pardon semble pour l'heure inenvisageable.

L'un des auteurs présumés se vante d'être libre sur Facebook

Pour le moment, quatre auteurs présumés des faits ont été interpellés. Trois d'entre eux vont être présentés à un juge pour enfants mercredi matin. Le quatrième, qui n'aurait joué qu'un rôle mimine, a été laissé libre après avoir été remis à ses parents. Leur âge laisse pantois: le plus jeune, relâché, n'a que 12 ans. Les trois autres n'ont que 15 et 16 ans.

Face à la cruauté des actes subis par son fils, Jean-Claude, le père de Yoann, ne veut pas en rester là. "Avant de faire des choses que l'on regrette après, il faut discuter. On discute avant de taper. On ne fait pas des trucs comme ça, pour vingt euros en plus je crois. Je leur aurais donné, ces vingt euros... Si tout le monde réagissait comme eux, on s'en sortirait plus. Je pense qu'il faut les punir, il ne faut pas laisser passer ça", lâche-t-il d'un ton attristé.

La soeur de Yoann, elle, ne leur demande qu'une chose: "Qu'ils ne recommencent plus". A en croire un message posté dans la nuit de lundi à mardi sur Facebook par l'un des auteurs présumés, l'heure ne semble pourtant pas encore à la repentance:

Alexandra Gonzalez et D. N. (vidéo: G. Windestrin et A. Cerrone)