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Police-Justice

Handicapé agressé à Grenoble: "le but était de s'amuser"

Le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, évoque l'agression d'un jeune handicapé par des mineurs lors d'un point presse, le 4 février 2014.

Le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, évoque l'agression d'un jeune handicapé par des mineurs lors d'un point presse, le 4 février 2014. - -

Le procureur de Grenoble a indiqué que les trois mineurs placés en garde à vue seront présentés mercredi matin à un juge pour enfants. Le quatrième, âgé de 12 ans, échappe à cette présentation.

L'agression avait choqué beaucoup d'internautes. Quatre adolescents se sont filmés en train de malmener un handicapé mental âgé de 18 ans avant de poster la vidéo sur Facebook. Après cette diffusion, la vidéo a été signalée à la plateforme Pharos et deux jeunes de 14 et 16 ans ont été placés en garde à vue lundi après-midi suivis de deux autres de 12 et 15 ans mardi matin.

Mardi après-midi, le procureur de Grenoble est revenu sur les faits et annoncé que les trois mineurs gardés à vue seront présentés mercredi matin à un juge pour enfants pour des faits de "violences en réunion sur personne vulnérable". Le quatrième, âgé de 12 ans, échappe à cette présentation du fait de son âge.

"La peine encourure est de 5 ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende", a souligné Jean-Yves Coquillat, le procureur de Grenoble, tout en rappelant que "l'excuse de minorité divise les peines par deux".

Une agression "pour s'amuser"

Sur la vidéo de l'agression, on voit les deux jeunes tenir leur victime par les bras, puis le pousser dans un bassin peu profond, lui immergeant les pieds et les mollets. Dans un communiqué diffusé lundi, la ministre chargée des personnes handicapées Marie-Arlette Carlotti avait dénoncé une vidéo "terriblement choquante", une "agression barbare" et un "crime".

Reste pourtant une inconnue: celle du mobile de ces quatres ados âgés de 12 à 16 ans. "Ils ont agi par jeu, l'idée était de mettre la victime dans l'eau. Le but recherché était de s'amuser", a insisté le procureur.

Quand à la piste d'un différend à l'origine de l'agression, Jean-Yves Coquillat l'a balayé d'une main. "C'est une explication peu convaincante", a-t-il estimé, précisant que les cinq jeunes se connaissaient. "On peut s'interroger pour savoir s'il y a vraiment une raison autre que la bêtise de ces gamins", a-t-il jugé.

Un hématome et trois jours d'ITT

De son coté, la victime, Yoann, a été examinée mardi matin. "Il présente un hématome au visage ets'est vu prescrire trois jours d'ITT (interruption de travail), a précisé le procureur. Cela n'enlève rien à la gravité des événements."

Les proches de Yoann sont marqués. Son père, Jean-Claude, ne veut pas en rester là. "Avant de faire des choses que l'on regrette après, il faut discuter. On discute avant de taper. On ne fait pas des trucs comme ça, pour vingt euros en plus je crois. Je leur aurais donné, ces vingt euros... Si tout le monde réagissait comme eux, on s'en sortirait plus. Je pense qu'il faut les punir, il ne faut pas laisser passer ça", a-t-il déclaré à BFMTV. Quant à la soeur de Yoann, elle ne leur demande qu'une chose: "Qu'ils ne recommencent plus".

Sandrine Cochard