Gironde: l’accident de la route le plus meurtrier en France depuis 30 ans

La collision survenue vendredi matin près de Libourne, en Gironde, qui a fait au moins 42 morts, est le plus grave accident d'autocar en France depuis trente ans. Le 1er août 1982, celui de Beaune, en Côte d'Or, avait fait 53 morts, dont 44 enfants.

Depuis trente ans, la France n’avait pas connu d’accident d'autocar aussi meurtrier. Ce vendredi, au moins 42 personnes sont mortes dans une collision frontale entre un car et un camion à Puisseguin, près de Libourne, en Gironde. Les deux véhicules circulaient sur la petite route départementale 123 lorsque, pour des raisons encore inconnues, ils se sont percutés de plein fouet avant de s’embraser.

Pris au piège dans leur prison de flammes, au moins 41 passagers du car ont péri. Huit personnes sont parvenues à se désincarcérer, se blessant légèrement. Quant au chauffeur du camion, il n’a pas survécu au crash.

A Beaune, les véhicules s'étaient enflammés

Il s'agit de l'accident de la route le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune, en Côte d'or, en 1982, qui avait coûté la vie à 53 personnes, dont 44 enfants. En plein chassé-croisé d’été, ce 1er août 1982, un carambolage s’était produit entre deux autocars et deux voitures sur l’A6, en direction de Lyon. 

Trois voitures arrivant trop vite sur la voie de gauche s'étaient rabattues sur la voie de droite entre deux autocars transportant une centaine d'enfants d'une colonie de vacances vers la Maurienne. Le premier car s'était arrêté sans encombre mais le second avait percuté à faible vitesse une des voitures, dont le réservoir s'était éventré.

Dans la violence du choc, de l'essence s'était répandue sous les cars et les voitures avant de prendre feu. Les victimes, prises au piège, avaient été carbonisées ou asphyxiées par la combustion des sièges et des garnitures en vinyle. Seuls une douzaine d'enfants assis à l'arrière étaient parvenus à s'échapper.

Durcissement des règles de sécurité

La catastrophe de Beaune avait entraîné un durcissement des règles de sécurité routière. Parmi les mesures figurent la réduction du temps de conduite et de la vitesse maximale autorisée pour les cars, la réduction de la vitesse par temps de pluie à 110 km/h sur autoroute et à 80 km/h sur route pour tous les véhicules.

En outre, le transport par route des enfants est désormais interdit les jours de grands départs et l'utilisation de matériaux incombustibles obligatoire dans les transports en commun.

La classe politique se mobilise

Face à l'ampleur de l'émotion en France, le président de la République François Mitterrand s'était déplacé aux obsèques des victimes. Tragique écho à ce drame historique, la collision de ce vendredi matin a suscité une très vive émotion au sein de la classe politique, locale et nationale.

"Le gouvernement français est totalement mobilisé sur cette terrible tragédie", a réagi le président de la République François Hollande, qui s'est dit "plongé dans la tristesse à cause de ce drame", en marge d'un déplacement la Grèce. Le premier ministre Manuel Valls et les ministres de l'lntérieur et des Transports, Bernard Cazeneuve et Alain Vidalies, ont également annoncé qu’ils se rendaient à Puisseguin.

C. P.