Gilets jaunes: prison avec sursis pour menaces envers un député LaREM

Face à la crise, les maires organisent la concertation avec les citoyens, ici à Morbecque dans le nord de la France - FRANCOIS LO PRESTI / AFP
Un homme a été condamné ce jeudi à quatre mois de prison avec sursis à Vesoul pour avoir menacé à deux reprises de "guillotine" un député LaREM lors d'une discussion houleuse avec des gilets jaunes, a fait savoir le parquet.
Discussion houleuse
Placé en garde à vue mercredi, cet ouvrier âgé de 51 ans, a été déféré ce matin dans le cadre d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité et a été condamné à quatre mois de prison avec sursis, a indiqué le procureur, Emmanuel Dupic.
"C'est un signal fort qu'on a souhaité adresser parce que nous avons la crainte que des personnes fragiles pourraient s'en prendre physiquement à des représentants de la Nation, quels qu'ils soient", a commenté le magistrat.
Une discussion houleuse s'était engagée en décembre entre un groupe d'une trentaine de gilets jaunes et le député LaREM Christophe Lejeune, venu chercher à la préfecture de Vesoul des cahiers de doléances. Au cours de l'échange, qui a été filmé et publié sur le site du quotidien L'Est républicain, un homme avait prononcé à deux reprises le mot "guillotine".
"Pour lui, c'était un propos général avec les 'Macron démission' (qui ont aussi été lancés à ce moment-là, NDLR), sauf que dans ce contexte particulier, les mots ont un sens", a souligné Emmanuel Dupic.
Plainte pour "menaces de mort"
Selon le procureur, le suspect "a pris conscience lors de sa garde à vue" de la portée de ses propos. Le député LREM de la deuxième circonscription de Haute-Saône, qualifiant les faits de "terriblement choquants", avait déposé plainte fin décembre pour "menaces de mort".
"La symbolique est très claire: quand on menace quelqu'un de guillotine, c'est lui couper la tête, c'est une condamnation à mort. Il n'y a aucune ambiguïté", a souligné Christophe Lejeune, qualifiant l'incident de "terriblement choquant".
Quelques temps auparavant, il avait déjà été bloqué à son domicile par des gilets jaunes qui avaient posé des colliers de serrage sur les portes. L'ouvrier avait déjà été condamné à deux reprises, dont une fois en 2006 pour menace de mort. L'auteur des menaces encourt cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.