Gilets jaunes: le procès de l'incendie de la préfecture du Puy-en-Velay s'est ouvert

Le procès avait été renvoyé au mois de janvier. - AFP
Avec sept semaines de retard, le procès de quatre hommes soupçonnés d'être impliqués dans l'incendie de la préfecture du Puy-en-Velay, au plus fort du mouvement des gilets jaunes, sont jugés à partir de ce lundi devant le tribunal correctionnel de la ville. Initialement programmé le 20 janvier, le procès avait été renvoyé en raison du mouvement de grève des avocats.
Alors que l'audience s'est ouverte à 9h30, une cinquantaine de manifestants, gilets jaunes sur le dos, se sont rassemblés en soutien aux prévenus. Trois d'entre eux sont présents dans la salle d'audience, le quatrième - incarcéré pour d'autres faits - comparaît en visioconférence. Interrogé au début de l'audience, il a finalement refusé de répondre aux questions et d'assister à son procès.
"Atteinte à un symbole de l'Etat"
Le 1er décembre 2018, en marge d'une manifestation des "gilets jaunes", plusieurs personnes avaient pénétré dans la cour de la préfecture en forçant les grilles avant d'être repoussées. Des projectiles enflammés de type cocktail Molotov avaient été lancés sur le bâtiment, déclenchant un incendie dans une annexe abritant des locaux administratifs. Dix-huit gendarmes et policiers avaient été blessés.
Cet incident avait provoqué une vive émotion localement. Le président Emmanuel Macron s'était rendu sur place trois jours plus tard, le 4 décembre, pour apporter son soutien au personnel concerné. Il avait été chahuté à sa sortie.
Lors de la première audience en janvier, après un bras de fer de plusieurs heures avec les avocats grévistes, le président du tribunal Nizar Samial, qui tenait à juger ce jour-là ces infractions qui "ont porté atteinte à un symbole de l'État", avait concédé un renvoi de l'affaire en raison de la situation de deux des prévenus, l'un étant sous curatelle, un autre sans avocat.
Les quatre hommes, âgés de 21 à 37 ans, sont poursuivis pour "dégradation ou détérioration du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes" et encourent jusqu'à dix ans d'emprisonnement.