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Police-Justice

Gilets jaunes: le premier policier jugé à Paris pour violences condamné à 2 mois de prison avec sursis  

Le CRS était jugé pour avoir lancé un pavé vers le cortège lors de la manifestation parisienne du 1er mai dernier.

Le CRS était jugé pour avoir lancé un pavé vers le cortège lors de la manifestation parisienne du 1er mai dernier. - Capture média Linepress

Jugé pour avoir lancé un pavé en direction du cortège parisien le 1er mai, le CRS de 44 ans encourait 3 ans de prison et 45.000 euros d'amende.

Les images avaient suscité une vague d'indignation sur les réseaux sociaux. La 10ème chambre du tribunal correctionnel de Paris a reconnu coupable ce jeudi le CRS qui avait lancé un pavé en direction de la foule lors de la manifestation du 1er mai. Il a été condamné à 2 mois de prison avec sursis par le tribunal, qui a notamment rappelé que la violence ne doit être utilisée qu'en "ultime retour" par les forces de l'ordre. La peine ne sera pas inscrite à son casier judiciaire et le policier pourra continuer à exercer son métier.

"Vos explications de tenir à distance les manifestants n'étaient pas au cohérentes. (Et) Votre réaction n'était pas nécessaire", a ajouté le tribunal.

Âgé de 44 ans, le brigadier toujours en poste dans la 27ème compagnie républicaine de sécurité était poursuivi pour "violences volontaires de la part d'une personne dépositaire de l'autorité publique" et encourait trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.

Il s'agit du premier membre des forces de l'ordre jugé à Paris pour "violences volontaires" depuis le début du mouvement des gilets jaunes en novembre 2018. Le fonctionnaire a dix jours pour faire appel.

"Un geste de peur"

La justice lui reprochait d'avoir lancé un pavé en direction de manifestants lors de la mobilisation pour la fête du travail, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Le CRS avait expliqué avoir été choqué après avoir vu son capitaine tomber à terre à la suite d'un pavé reçu au visage. Il avait alors "basculé dans la peur", évoquant "un geste de peur" et "absolument pas" de colère.

L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a par ailleurs été saisie par le préfet de police de Paris, Didier Lallement et l'enquête est toujours en cours. 

Esther Paolini