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Police-Justice

Gérard Depardieu poursuivi pour "agressions sexuelles": son jugement rendu ce mardi

Gérard Depardieu le 26 mars 2025 au tribunal de Paris

Gérard Depardieu le 26 mars 2025 au tribunal de Paris - Dimitar DILKOFF © 2019 AFP

Le tribunal judiciaire de Paris rend son jugement, ce mardi 13 mai à partir de 10 heures, à l'encontre de Gérard Depardieu accusé "d'agressions sexuelles" sur le tournage du film Les Volets Verts. Une peine de 18 mois de prison avec sursis a été requise contre l'acteur.

Le tribunal judiciaire de Paris doit rendre, ce mardi 13 mai, à partir de 10 heures, son jugement à l'encontre de Gérard Depardieu. En mars dernier, il avait été jugé pour "agressions sexuelles" sur deux femmes, lors du tournage du film Les Volets verts de Jean Becker en 2021.

À quelques heures du jugement, la présence de l'acteur était encore incertaine. Seule Amélie, une des deux plaignantes, devrait être présente. Ces dernières semaines, Gérard Depardieu a été aperçu sur l'archipel des Açores, au Portugal, en train de participer au tournage d'un film de Fanny Ardant, l'une de ses plus grands soutiens.

18 mois de prison avec sursis requis

Lors du procès électrique, en mars dernier, le parquet avait requis une peine de 18 mois de prison avec un sursis probatoire de trois ans et 20.000 euros d'amende à l'encontre de Gérard Depardieu, estimant que les agressions dénoncées par les deux plaignantes étaient bien "intentionnelles".

Le parquet avait également demandé que l'acteur indemnise les victimes, qu'il se soumette à une obligation de soins psychologiques, qu'il soit déclaré inéligible pendant deux ans et inscrit au fichier des auteurs d'infractions sexuelles (Fijais).

La défense de Gérard Depardieu, très offensive et critiquée pour cela, avait plaidé la relaxe de l'acteur, estimant qu'il était la victime d'un complot orchestré par des féministes, Mediapart et le parquet de Paris pour faire tomber "le monstre sacré du cinéma". Jérémie Assous, l'avocat du comédien avait qualifié les plaignantes de femmes "menteuses", "vénales" et "hystériques" au cours de débats extrêmement tendus.

L'acteur conteste les faits

Décoratrice aujourd'hui âgée de 54 ans, Amélie avait raconté à la barre avoir subi une agression sexuelle sur le tournage des Volets Verts alors qu'elle discutait avec Gérard Depardieu de façon anodine. Selon sa version, l'acteur avait refermé ses jambes sur elle et lui avait attrapé les hanches. Il lui avait ensuite touché et malaxé les fesses et la poitrine, accompagnant ses gestes de propos salaces: "Viens toucher mon gros parasol! Je vais te le mettre dans la chatte mon parasol!".

Troisième assistante réalisatrice sur le tournage, Sarah, aujourd'hui âgée de 34 ans, avait indiqué avoir été agressée alors qu'elle accompagnait l'acteur de la loge au plateau, en passant par la rue.

"Il faisait nuit et au bout de la rue, il a mis la main sur ma fesse, il l'a posée tranquillement", avait-elle expliqué. Avant de relater aussi deux autres agressions subies par l'acteur. Lors des débats judiciaires, elle avait également montré les nombreux échanges de messages avec certains de ses proches, datant des faits, et prouvant, selon elle, qu'elle avait été heurtée par ces agressions.

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"Hystériques", "menteuses": au procès de Gérard Depardieu, la défense accusée de sexisme
17:12

Lors du procès, le comédien a contesté les faits dont il est accusé. "Je ne vois pas pourquoi je m'amuserais à peloter une femme, des fesses, des seins, je ne suis pas un frotteur dans le métro", avait-il lâché à la barre.

Mais sa ligne de défense avait été ébréchée en deux points. D'abord lorsqu'il avait reconnu avoir touché Amélie (pour lui "passer un savon", avait-il dit et pour ne pas tomber, pour s'agripper à elle) alors qu'il ne l'avait jamais reconnu lors de l'enquête. Il avait ensuite indiqué ne pas savoir exactement ce qu'est une agression sexuelle.

"Une agression sexuelle, c'est plus grave que ça, je crois. Plus grave que ce qu'elle dit. Ce qu'elle dit, c'est une main aux fesses. En tout état de cause, je n'ai pas mis de main aux fesses..."

Une demande d'indemnisation au titre de la "victimisation secondaire"

Les débats judiciaires ont été extrêmement tendus lors du procès. Ils ont donné lieu à des débats sur la stratégie de défense mise en place par Jérémie Assous.

Une tribune pour le dénoncer a été publiée dans Le Monde. Il a lui-même répondu par une tribune pour se défendre.

Au-delà de ça, les avocates des plaignantes ont demandé lors de leurs plaidoiries que les plaignantes soient indemnisées au titre de la "victimisation secondaire". C'est une notion récente qui permet à une victime d'un fait criminel ou délictuel d'être également indemnisée pour la souffrance subie en raison des acteurs du système de justice qui ont traité son affaire. À ce titre-là, les deux plaignantes de Gérard Depardieu ont réclamé 10.000 euros, chacune.

Vincent Vantighem