BFMTV
Police-Justice
Alerte info

Georges Abdallah, un des plus anciens détenus de France, salue la "mobilisation" après l'annonce de sa libération

Georges Ibrahim Abdallah le 3 juillet 1986 pendant son procès au tribunal de Lyon

Georges Ibrahim Abdallah le 3 juillet 1986 pendant son procès au tribunal de Lyon - AFP

Georges Abdallah a salué ce jeudi la "mobilisation" de ses soutiens, quelques heures après l'annonce de sa libération, prévue le 25 juillet prochain.

Le Libanais Georges Abdallah, dont la libération a été ordonnée ce jeudi 17 juillet par la justice, a salué la "mobilisation" de ses soutiens, déterminante à ses yeux, lors d'un entretien dans sa cellule avec la députée LFI Andrée Taurinya.

"S'ils ont accepté de me libérer, c'est grâce à cette mobilisation qui est ascendante", a estimé le militant libanais propalestinien lors d'un échange avec l'élue, à l'occasion d'une visite de la parlementaire à la prison de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées.

Dans sa cellule de 11m² tapissée d'un portrait de Che Guevara et d'affiches en faveur de la cause palestinienne, le détenu de 74 ans qui doit être libéré le 25 juillet, a affirmé que ce n'était pas la durée de son incarcération qui a finalement permis d'obtenir une libération.

Un des plus anciens prisonniers de France

"Le temps passé derrière les barreaux concernant les prisonniers +politiques+ ne pèse pas, vous passez cinq ans, vingt ans, trente ans, quarante ans, ce n'est pas ça la cause de la sortie en fait", a estimé Georges Abdallah.

"La sortie est suscitée par une dynamique globale: si le détenu politique ou militant qui est en prison arrive à s'inscrire dans la dynamique des luttes dehors, c'est la mobilisation des hommes et des femmes dehors qui le fait sortir. C'est essentiellement grâce à ça", a-t-il ajouté.

La cour d'appel de Paris a ordonné jeudi la remise en liberté le 25 juillet de Georges Ibrahim Abdallah, "sous condition de quitter le territoire national et n'y plus paraître", selon l'arrêt de la cour.

Condamné en 1987 pour complicité d'assassinats de diplomates américain et israélien, il avait nié lors de son procès, affirmant qu'il n'était "rien qu'un combattant arabe". Devenu un des plus anciens détenus de France, il n'a jamais exprimé le moindre regret.

"Quarante ans c'est beaucoup mais on ne les sent pas quand il y a une dynamique de lutte (...) Si je suis debout aujourd'hui face à vous, c'est parce que je lutte, sinon quarante ans ça décervelle", a insisté le septuagénaire, tee-shirt rouge sans manches, short blanc et babouches aux pieds, dans sa cellule numéro 221.

En fin d'après-midi jeudi, devant la prison de Lannemezan, quelques dizaines de partisans s'étaient rassemblés pour célébrer la décision de la cour d'appel de Paris.

M. H. avec AFP