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La justice ordonne la libération de Georges Ibrahim Abdallah, l'un des plus anciens détenus de France

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Georges Ibrahim Abdallah, un des plus anciens détenus de France, va sortir de prison le 25 juillet prochain. Il avait été condamné à la prison à perpétuité en 1987 pour complicité d’assassinat de diplomates américain et israélien.

La chambre d’application des peines de la cour d’appel de Paris a accepté ce jeudi 17 juillet la libération de Georges Ibrahim Abdallah, un des plus anciens détenus de France. La justice a ordonné sa libération le 25 juillet prochain.

"C'est une victoire politique aussi, même après près de 41 ans de détention contre les États-Unis (...) dans ce dossier monté de toute pièce par le FBI et la CIA", a réagi Jean-Louis Chalanset, avocat de Georges Ibrahim Abdallah.

Ce dernier dit craindre qu'il soit "assassiné" par un drone israélien une fois de retour dans son village libanais. "En tout cas, il mourra libre à Beyrouth en tant que résistant", poursuit l'avocat.

Georges Ibrahim Abdallah avait été condamné à la prison à perpétuité en 1987 pour complicité d’assassinat de diplomates américain et israélien. Sa condamnation intervenait dans un contexte particulier, alors que la France était secouée par une vague d'attentats mortels.

L'homme est libérable depuis 1999 et il s'agissait de sa onzième demande de mise en liberté. La cour d'appel a rendu sa décision lors d'une audience non publique au palais de Justice de Paris, en l'absence de Georges Ibrahim Abdallah, âgé 74 ans, détenu à la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées).

Une durée d'emprisonnement "disproportionnée"

À partir de 1999, date à laquelle il est en droit de demander sa libération, Georges Ibrahim Abdallah multiplie les requêtes. Toutes sont rejetées... à l'exception d'une, en appel, en 2013, acceptée à une condition: que l'homme fasse l'objet d'un arrêté d'expulsion vers le Liban. Une fois de plus, l'espoir d'être remis en liberté s'éloigne, le ministre de l'Intérieur de l'époque, Manuel Valls, ne prenant aucun arrêté en ce sens.

En 2022, le détenu se tourne alors vers une autre instance en demandant au tribunal administratif de faire ordonner son expulsion du sol français. Cette fois-ci, c'est la justice qui refuse, arguant qu'il n'est pas en mesure de donner un tel ordre au ministère de l'Intérieur.

Finalement, le 15 novembre 2024, le tribunal d'application des peines donne son feu vert après une nouvelle demande, reconnaissant une durée d'emprisonnement "disproportionnée au regard des faits commis et de sa dangerosité actuelle". Le Liban se dit, de son côté, prêt à l'accueillir après sa sortie de prison.

Tout semble rentrer dans l'ordre. C'était sans compter sur le parquet national antiterroriste, qui décide de faire appel de cette décision, avec pour argument que les États-Unis, parties civiles au procès de 1987, s'opposent toujours à sa libération.

Finalement, la cour d'appel de Paris ayant donné ce jeudi son feu vert, un avion militaire devrait venir le chercher à Tarbes dans la matinée, en direction de Roissy, comme l'expliquait son avocat à BFMTV. Un avion de ligne le conduira ensuite jusqu'à Beyrouth.

Le frère de Georges Abdallah s'est dit "heureux de la décision française, nous n'aurions jamais imaginé qu'il serait enfin libéré" à l'AFP.

Paul Conge avec Alixan Lavorel