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Police-Justice

Gendarme tué : "Il avait toute latitude pour s'écarter et éviter le gendarme"

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Le numéro deux de la brigade de recherche de Nice est mort mercredi en tentant d'interpeller un voleur de voitures.

En percutant le représentant des forces de l'ordre qui tentait de l'arrêter, le voleur de voitures s'est transformé en meurtrier. La traque dans les Alpes-Maritimes pour retrouver le chauffard qui a renversé et tué un gendarme de 52 ans dans l'arrière-pays niçois continue ce jeudi. Nombre de ses collègues sont restés déployés toute la nuit pour retrouver le coupable.

Le procureur de Nice revient sur le drame

Jeudi midi, le procureur de Nice, Eric Bedos, a tenu une conférence de presse pour évoquer l'affaire. "Les forces de sécurité de ce département paient à nouveau un lourd tribut pour la défense de la sécurité des citoyens", a-t-il déclaré, faisant référence à l'homicide d'un membre de la brigade anti criminalité de Cannes il y a un mois. "Ces faits sont inadmissibles et intolérables", a continué le procureur rappelant, que la victime âgée de 52 ans était le père de deux enfants.

Le procureur est ensuite revenu sur les circonstances du drame. "Il arborait le brassard jaune fluo", a-t-il souligné, spécifiant que celui-ci était bien "apparent". Quand aux circonstances de l'impact, la culpabilité du chauffard ne fait aucun doute selon le procureur. "Il avait toute latitude pour s'écarter et éviter le gendarme. Il ne l'a pas fait. C'est donc un acte volontaire pour lequel il encourt la réclusion à perpétuité", a-t-il conclu.


Une mobilisation exceptionnelle

"Le major était un grand professionnel de la police judiciaire, avec une personnalité rayonnante, très estimé de ses camarades de travail, de ses supérieurs et des magistrats", a commenté avec tristesse son supérieur.

Quelque 120 gendarmes, des équipes cynophiles et un hélicoptère ont été mobilisés tout l’après-midi. Dans la nuit, une soixantaine de collègues du major très remontés sont restés déployés sur les axes routiers à proximité du lieu où le fuyard s’est volatilisé. Ce jeudi matin, les recherches ont repris.

Le major Daniel Brière était sur le point d’arrêter celui qu’il recherchait, un homme au volant d’une voiture volée, repérée quelques heures plus tôt, mercredi à La Grave de Peille, dans l’arrière-pays niçois. A ce moment-là, le gendarme est en civil accompagné d’un coéquipier. Quand le véhicule arrive dans sa direction, il tente d’intercepter le voleur, son arme à la main. Mais au lieu de l'éviter, le chauffeur le percute.

Le major âgé de 52 ans, numéro deux de la brigade de recherche de Nice, décède quelques dizaines de minutes après son arrivée à l’hôpital. Le chauffard réussit à s’enfuir puis brûle une partie du véhicule avant de s’évaporer à pied dans la nature.

"Profonde émotion" de François Hollande

Dans un communiqué diffusé par l'Elysée, le président François Hollande a exprimé sa "profonde émotion" à la suite de la "mort en service" du major Briere. Il a adressé ses "condoléances les plus sincères à la femme et aux deux enfants ainsi qu'à tous les proches" du gendarme.

"Ce drame illustre, une nouvelle fois, l'exceptionnel dévouement et le courage dont font preuve les gendarmes et les policiers dans la difficile lutte qu'ils mènent contre la criminalité, au service de la sécurité de nos concitoyens", a déclaré pour sa part le Premier ministre Jean-Marc Ayrault dans un communiqué.

"Tous les moyens opérationnels sont mis en œuvre localement afin d'appréhender les auteurs de ce crime", a annoncé de son côté, dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.