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Police-Justice

Fusillade à Rennes: le propriétaire du Subway visé raconte avoir "évité un carnage"

Une fusillade à eu lieu à Rennes dans le quartier Villejean faisant 4 blessés le 17 avril dernier

Une fusillade à eu lieu à Rennes dans le quartier Villejean faisant 4 blessés le 17 avril dernier - RMC

Une fusillade survenue le 17 avril a fait trois blessés par balle à Rennes (Ille-et-Vilaine), dans un Subway du quartier Villejean. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

Près d'une semaine après les faits, le traumatisme reste vif. Jeudi 17 avril dernier, une fusillade survenue à Rennes (Ille-et-Vilaine), dans le quartier de Villejean, a fait trois blessés par balle, une quatrième personne ayant été percutée par la voiture des auteurs des tirs. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués, annonçait le parquet de Rennes mardi.

Trois des assaillants ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a détaillé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué. Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans.

La fusillade, survenue vers 17h30 à une heure où le quartier rennais est très animé, avait fait trois blessés par balle dans une sandwicherie Subway, tandis qu'un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime n'est plus engagé, a indiqué mardi matin Frédéric Teillet.

"Ça aurait pu être très grave"

Dans un entretien accordé à Ouest-France, Patrick Rety, le propriétaire du Subway du quartier de Villejean, raconte avoir "évité un carnage" dans son établissement, qui a pu rouvrir ses portes.

"J’ai fermé le restaurant jusqu’à ce mardi. Je l’ai fait pour l’équipe, pour les protéger psychologiquement, afin qu’ils se reposent, souligne-t-il. Je n’étais pas présent le jour des tirs, mais on a un système de vidéosurveillance et je peux vous dire qu’on a évité un carnage, ça aurait pu être très grave."

"Cela fait vingt ans que ce restaurant existe, on n’a jamais eu aucun souci (...) on est intégré dans le quartier", ajoute le gérant du restaurant, qui regrette "une insécurité liée au trafic de drogue" dans le quartier.

Après avoir vu "la clientèle évoluer" de son restaurant et averti "le préfet, le procureur" de l'existence d'un point de deal dans les toilettes, le gérant de la sandwicherie visée par les tirs a expliqué avoir vu les vendeurs de stupéfiants déplacer leur point de vente.

Trafic de drogue

Les investigations menées par la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de la ville ont permis d'établir que les quatre suspects "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d'assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu'il estimait être le sien", explique-t-il.

L'un des mis en cause, originaire de la région parisienne et qui a reconnu son implication dans le trafic de stupéfiants et sa participation au commando "était notamment chargé de filmer la scène pour le commanditaire et de brûler le véhicule, qu'il savait volé et à proximité duquel il a été interpellé".

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"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée...) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dénoncé Frédéric Teillet.

Lucie Valais avec AFP