Blessés, arrestations, enquête... Ce que l’on sait après les fusillades en pleine ville à Rennes

Une fusillade a fait quatre blessés dont trois dans un Subway à Rennes. - Damien MEYER
Une "succession de trois fusillades" a fait quatre blessés ce jeudi 17 avril dans le quartier de Villejean à Rennes. Une enquête pour "tentatives de meurtre en bande organisée" a été ouverte par le parquet de la ville. Ce vendredi, le pronostic vital de l’une des victimes, un piéton renversé par une voiture avant la première fusillade, était toujours engagé.
• Quatre blessés dans une fusillade
Ce jeudi 17 avril, une "succession de trois fusillades" a fait quatre blessés dans le quartier de Villejean à Rennes. Il ressort des premières investigations qu’aux alentours de 17h15, une voiture, une Peugeot 2008, a percuté un jeune homme d’une vingtaine d’années et d'origine italienne. Elle a ensuite poursuivi "plusieurs individus qui réussissaient à s’enfuir", détaille le procureur de la République de Rennes dans son communiqué. Plusieurs tirs sont alors entendus par des témoins.
Après coup, la Peugeot 2008 est revenue à la hauteur du piéton qui venait d’être renversé, et dont le pronostic vital est toujours engagé ce vendredi. Ses occupants ont pris la victime en photo avant de remonter à bord. La voiture s’est alors déplacée et trois de ses occupants sont alors descendus du véhicule, "l’un en possession d’une arme longue, les deux autres d’une arme de poing".
Ces trois personnes ont "foncé en direction de jeunes attablés en terrasse devant le restaurant Subway", détaille le magistrat.
Ces trois jeunes se sont alors réfugiés à l’intérieur du restaurant "où ils étaient victimes de tirs opérés par les attaquants". Ils ont été blessés aux membres inférieurs et à l’abdomen pour l’un d’entre eux. Âgés de 18 à 27 ans, ils sont tous sortis de l’hôpital dans la nuit de jeudi à vendredi "après avoir reçu les soins nécessaires", précise le procureur de la République de Rennes.
Après la fusillade au sein du restaurant, les agresseurs ont pris la direction de la rue du Bourbonnais où des tirs ont été entendus et "où aucune autre victime n’a été identifiée". Ils sont alors remontés à bord de la Peugeot 2008 pour prendre la fuite en direction de la route nationale 12 vers l’ouest de Rennes.
• Quatre personnes interpellées
Un homme a été interpellé et placé en garde à vue pour des chefs de "tentatives de meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes" peu de temps après les faits. Le jeune, âgé de 20 ans, a été découvert par les gendarmes à proximité d’un véhicule en feu aux alentours de 19h25. Ce suspect, originaire de la région parisienne, est connu du fichier de traitement d'antécédents judiciaires.
Selon les informations de BFMTV, dans la nuit de jeudi à vendredi, trois autres hommes ont été interpellés dans un logement, identifié comme "pouvant correspondre à un lieu de repli des agresseurs et de domiciliation de l'individu interpellé", par le Raid. Âgés de 21 à 23 ans, ils ont été placés en garde à vue pour les mêmes chefs d'accusation que le premier suspect interpellé. Deux d'entre eux résident habituellement à Tours, le troisième à Marseille.
Le parquet de la juridiction interrégionale de Rennes a été saisi des faits ce vendredi et l’enquête se poursuit sous ses instructions, a indiqué le procureur de la République de Rennes dans un communiqué.
• Un élu évoque une scène "effroyable”
Charles Compagnon, élu d’opposition à Rennes, se trouvait dans le restaurant Subway lors de la fusillade. Une scène "effroyable" qu’il a racontée sur notre antenne.
"Nous avons vu rentrer trois, quatre individus qui visiblement cherchaient à fuir une situation, à fuir quelqu’un”, a rapporté l’élu. Un "homme déterminé avec une arme et ses acolytes" est alors arrivé de l’extérieur face à Charles Compagnon. "Il a levé son arme et mon collègue m’a tiré par la veste et on a plongé au sol", a-t-il ajouté. "Les trois jeunes se sont levés derrière nous et ils ont dit qu’ils n’avaient rien à voir. Et à ce moment-là, ils leur ont tiré dessus", a relaté Charles Compagnon, évoquant les taches de sang au sol et les cris.
"J'ai vu les kalachnikovs dans leurs mains. Après, ils ont tiré en l'air. Moi, j'étais dans le parc et quand j'ai entendu (les tirs) j'ai couru. Heureusement, je suis parti du parc avant qu'ils tirent", raconte Théo, un enfant témoin de la fusillade.
• Un quartier connu pour ses règlements de compte
Le quartier de Villejean, où se sont déroulés les faits, est régulièrement le théâtre de fusillades liées au narcotrafic. Selon les informations de BFMTV, c’est l’hypothèse d’un règlement de compte sur fond de trafic de stupéfiants qui est privilégié pour l’heure par les enquêteurs de la Division de la criminalité organisée et spécialisée, chargée des investigations.
• La CRS 82 sur place "aussi longtemps que nécessaire"
Sur X, le ministre de l’Intérieur a annoncé ce vendredi que la CRS 82 "a été envoyée dès hier et restera sur place aussi longtemps que nécessaire".
"Nous retrouverons ces barbares et nous les mettrons hors d'état de nuire. La guerre que nous menons contre le narcotrafic n'admet aucune relâche et aucune faiblesse", a ajouté le ministre de l’Intérieur.
De son côté, Amaury de Saint-Quentin, le préfet de Bretagne et d'Ille-et-Vilaine, a indiqué avoir "demandé que la sécurité du quartier soit renforcée avec une unité de force mobile qui a été positionnée dans l’heure qui a suivi l’événement". En déplacement dans le quartier, le représentant de l'état a affirmé que cette unité allait rester dans le quartier jusqu'à lundi.
Amaury de Saint-Quentin a également rappelé la volonté "qui est celle de l'État pour mettre fin à ces agissements criminels dont certains quartiers de Rennes sont victimes depuis plusieurs mois".