Fraude fiscale: Cahuzac affirme avoir vu Hollande en tête à tête après les révélations

Le procès de Jérôme Cahuzac touche presque à sa fin. L'ancien ministre du Budget comparaît pour fraude fiscale, blanchiment et pour avoir "minoré" sa déclaration de patrimoine lors de son entrée au gouvernement.
Ce mardi, il était interrogé sur ses mensonges répétés. L'ex-ministre assure avoir eu un tête à tête avec François Hollande le 5 décembre 2012, soit le lendemain des révélations de Mediapart et peu avant de mentir devant l'Assemblée nationale.
Le 4 décembre 2012, Mediapart publie ses révélations sur "le compte suisse du ministre du Budget Jérôme Cahuzac". Il affirme donc s'être entretenu avec le chef de l'Etat, avant de nier devant l'Assemblée nationale les accusations de fraude fiscale portées contre lui.
"La volonté de tenir un mois au moins"
Devant le tribunal correctionnel de Paris, il refuse de dévoiler le contenu de cet entretien avec le président de la République: "Je n'en dirai jamais rien", prévient Jérôme Cahuzac. Mais il ajoute:
"Je sors du premier entretien avec Hollande avec la volonté de tenir un mois au moins pour le vote des textes importants (...). La question 'as-tu oui ou non un compte en Suisse?' On ne me l'a jamais posée dans cet entretien. Je n'ai pas menti au Président les yeux dans les yeux. Il ne m'a pas dit 'tu es couvert'", ajoute-t-il en sanglots.
Cahuzac en larmes
Ce 5 décembre 2012, alors qu'il était encore ministre du Budget, il assure devant l'Assemblée nationale démentir "catégoriquement ces allégations". Jérôme Cahuzac quitte finalement ses fonctions le 13 mars 2013, après l'ouverture d'une information judiciaire.
Ce mardi à l'audience, l'ancien ministre s'est effondré en sanglots, rapporte Cécile Danré, journaliste de BFMTV sur place.
Il évoque avoir envisagé, après sa démission, de prendre une décision: "Continuer à nier, parler ou une autre". Il continue, avant de s'effondrer: "Je décide de prendre l'autre. Depuis 4 mois, je n'ai jamais aussi bien dormi que cette nuit-là. Mais le lendemain je reçois la visite d'un être cher...".