Frais de taxi à l'INA: Agnès Saal condamnée à payer 4.500 euros d'amende

L'ex-patronne de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) Agnès Saal, jugée pour détournement de fonds publics, a été condamnée lundi à 150 jours amende à 30 euros, soit 4.500 euros, par le tribunal correctionnel de Créteil pour ses notes de taxis démesurées. En cas de non paiement, les jours amende deviennent des jours de détention et le condamné effectue tout ou partie de sa peine en prison.
Agnès Saal a également été condamnée à verser 5.500 euros à l'association de lutte contre la corruption Anticor, partie civile, au titre des dommages et intérêts et des frais de justice.
"J'aspire à ce qu'on m'autorise à tourner la page"
Entre mai 2014 et avril 2015, alors qu'elle était à la tête de l'INA, la haut fonctionnaire a dépensé 23.788,46 euros de frais de taxis, soit 685 courses, dont plus la moitié a bénéficié à son fils, ses deux filles et sa tante "Lucette", a détaillé le président à l'audience. Ces sommes ont été depuis remboursées par Agnès Saal, a précisé son avocat pendant l'audience.
"L'épreuve est longue, l'épreuve est dure, l'épreuve est violente, elle est peut-être disproportionnée. J'ai commis une faute, je l'ai reconnue, je l'ai assumée, je la paye très cher. J'aspire vraiment aujourd'hui, à ce qu'on m'autorise à tourner la page, à clore ce chapitre", a déclarée Agnès Saal après le prononcé du jugement.
"Je sers l'Etat depuis plus de 30 ans. Je crois l'avoir très bien servi et je voudrais continuer à le faire aussi bien, mieux peut-être encore que je ne l'ai fait toutes ces années" a-t-elle ajouté, remerciant "ses proches, ses amis" dont "aucun ne (l')a lâchée". "C'est une juste peine, publique", s'est borné à déclaré son avocat.
Exclue de la fonction publique
Agnès Saal, qui avait choisi de plaider coupable, doit à nouveau comparaître vendredi à Paris pour d'autres dépenses de taxis indues, dépassant plusieurs dizaines de milliers d'euros, lorsqu'elle était directrice générale du Centre Pompidou. Son parcours sans faute a été stoppé net en avril 2015 quand un "corbeau" divulgue au conseil d'administration de l'INA les dépenses de sa dirigeante: 40.000 euros de notes de taxis auprès de la compagnie G7 en moins de dix mois, dont 6.700 euros dépensés par son fils.
Les révélations déclenchent une tempête médiatique et l'intéressée démissionne deux jours plus tard, à la demande de la ministre de la Culture d'alors, Fleur Pellerin. Deux enquêtes sont ouvertes aux parquets de Créteil et de Paris. Agnès Saal a aussi laissé une ardoise de 38.000 euros de notes de taxis entre janvier 2013 et avril 2014 lorsqu'elle était directrice générale du Centre Georges-Pompidou