Formation en "non-mixité": une seconde plainte de Blanquer contre un syndicat classée sans suite

Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer à l'Elysée, le 2 octobre 2019 - LUDOVIC MARIN / AFP
Pour la deuxième fois, le parquet de Bobigny a classé sans suite une plainte du ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer. Elle avait été déposée pour "discrimination" et "exploitation des personnes vulnérables" à l'encontre d'un syndicat, Sud Education 93, organisateur d'une formation d'enseignants en "non-mixité" en 2017.
Infraction "insuffisamment caractérisée"
La section de Seine-Saint-Denis de ce syndicat minoritaire de l'Education nationale avait été épinglée par le ministère pour l'organisation de formations destinées aux enseignants, les 18 et 19 décembre 2017 à Saint-Denis, intitulée: "Au croisement des oppressions. Où en est-on de l'antiracisme à l'école?".
Parmi les ateliers, deux se déroulaient en "non-mixité", réservés à des personnes dites "racisées" (qui s'estiment victimes de préjugés ou de discriminations racistes en raison de leur origine). Leurs intitulés: "Pratiques de classes: outils pour déconstruire les préjugés de race, de genre et de classe" et "Atelier récit d'expérience: quelle vie professionnelle pour les enseignant-e-s racisé-e-s?".
Mais l'infraction reprochée était "insuffisamment caractérisée", a justifié le parquet.
"Aucun fondement sérieux"
En décembre 2017, il avait déjà décidé de classer une première plainte de Jean-Michel Blanquer, déposée cette fois pour diffamation après une référence au "racisme d'Etat" invoqué par le syndicat dans la présentation de ce stage.
"Cela confirme que les procédures judiciaires engagées (...) n'avaient aucun fondement sérieux et qu'il s'agissait de gesticulations médiatiques et de tentatives de pressions", a estimé Sud Education 93.
L'expression racisée "est absolument scandaleuse, elle ne peut avoir sa place dans l'Education nationale", avait fustigé le ministre devant l'Assemblée nationale, annonçant son intention de porter plainte.