Fiona: que risquent la mère et le beau-père?

Cécile Bourgeon, 25 ans, a été placée en détention provisoire jeudi soir à Lyon - -
Si l'enquête dans la disparition de Fiona semble toucher à sa fin avec, ce jeudi soir, le placement en détention provisoire de la mère de Fiona et de son compagnon, "de fortes discordances" sur les circonstances du décès de la fillette subsistent. Le couple, qui a livré deux versions divergentes, n'a donc pas été mis en examen pour les mêmes infractions.
> Chefs d'inculpations et peines encourues différents
Le juge d'instruction de Clermont-Ferrand a tranché dans la soirée de jeudi. Cécile Bourgeon, 25 ans, a de son côté été mise en examen pour quatre délits, "non assistance à personne en danger", "recel de cadavre", "dénonciation mensongère d'un crime" et "modification d'une scène de crime", et écrouée à Lyon. La jeune femme encourt jusqu'à cinq ans de prison. Les faits qui lui sont reprochés étant des délits, sa détention provisoire ne pourra pas excéder 4 mois, explique Dominique Rizet à l'antenne de BFMTV.
Son compagnon, Berkane Maklouf, 32 ans, fait figure de principal suspect dans le décès de la petite fille, même s'il "ne reconnaît pas l'avoir frappée" et nie donc les accusations de Cécile Bourgeon, a fait valoir son avocat, Mohamed Khanifar.
Il a été mis en examen pour "coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", sur mineure de moins de quinze ans et par personne ayant autorité, un crime puni d'une peine maximale de 30 ans de réclusion.
Pour avoir négligé de prévenir les secours puis enterré le corps, aux côtés de Cécile Bourgeon, il est également mis en examen pour "non assistance à personne en danger" et "recel de cadavre". Il a lui aussi été incarcéré mais hors du département.
Appelant à la "prudence", le procureur a précisé qu'"un important travail de clarification sera mené dans les prochains jours par le juge d'instruction".
> Un décès, deux versions
Une clarification qui s'avère nécessaire. Même si le couple a avoué la mort de l'enfant et la dissimulation de son cadavre, chacun livre sa version des faits alors qu'ils auraient agi ensemble le soir du 11 mai, date de la mort de Fiona.
Selon Cécile Bourgeon, Berkane Maklouf a "porté un coup important" à Fiona cette soirée-là lui occasionnant "un hématome autour de l'oeil". Dans la nuit, "Fiona a vomi à plusieurs reprises" et elle a été "découverte morte dans son lit au matin".
Le couple, divergeant un instant sur l'opportunité de prévenir la police, aurait finalement mis le corps dans un sac, placé dans le coffre de leur voiture, avant d'enterrer la fillette "à la lisière d'une forêt", nue et en présence de sa petite soeur.
Berkane Maklouf, lui, reconnaît que Fiona a reçu des coups dans les jours précédant sa mort mais "nie farouchement" en être l'auteur.
"Selon lui, l'enfant s'est étouffée dans son vomi. Ils l'ont trouvée le matin dans cet état et ont paniqué", a expliqué son précédent avocat,
évoquant un "accident domestique".
Le soir du drame, il l'aurait réprimandée, lui interdisant de se faire vomir, comme elle avait selon lui l'habitude de le faire pour imiter sa mère enceinte. Il lui aurait donné une fessée, alors que Cécile Bourgeon était couchée.
Seule la découverte du corps de Fiona et son examen pourront permettre de faire la lumière sur les circonstances de la mort de la fillette. Ce jeudi soir, les recherches menées au bord du lac d'Aydat, à une trentaine de kilomètres de Clermont-Ferrand, n'ont rien donné. Cécile Bourgeon, présente sur les lieux, n'a pas réussi à indiquer le lieu précis où aurait été enterrée sa fille. Le dispositif a été suspendu mais pourrait être rapidement remis en place.