Fin de vie: l'épouse de Vincent Lambert fait appel devant le Conseil d'Etat

Rachel Lambert réclame l'arrêt de l'acharnement thérapeutique qui maintient son mari, dans un état végétatif depuis cinq ans, "en vie artificielle". Elle conteste la décision de justice contre son euthanasie passive du 16 janvier dernier.

L'épouse de Vincent Lambert, 37 ans, rendu tétraplégique par un accident de voiture, et dans un état végétatif depuis cinq ans, a décidé de faire appel de la décision du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne devant le Conseil d'Etat.

Rachel Lambert conteste la décision prise le 16 janvier dernier par la justice, qui s'est opposé à l'euthanasie passive de Vincent Lambert, ordonnant aux médecins de l'hôpital de Reims de poursuivre son alimentation et son hydratation par voie artificielle alors que son épouse et une partie de sa famille avaient donné leur accord à l'arrêt des soins. "Le laisser partir est un geste d'amour", a réaffirmé sa femme.

Cette décision avait été prise parce que les parents de Vincent Lambert, des catholiques traditionalistes, avaient saisi la justice pour s'opposer à la décision collégiale des médecins et des équipes soignantes de procéder à son euthanasie, pour des raisons religieuses.

Tribune des proches de Vincent Lambert

Lundi, dans une tribune publiée sur LeMonde.fr, cinq frères et soeurs ainsi que le neveu de Vincent Lambert avaient demandé "instamment à Madame Marisol Touraine, à toutes les institutions compétentes, aux médecins, aux intellectuels que ce verdict effraie, de se prononcer par écrit, clairement, et de façon urgente, auprès de Monsieur le Directeur Général du CHU de Reims en faveur d'un recours".

A l'occasion de ses voeux à la presse, la ministre de la Santé avait annoncé que "si l'épouse de Vincent Lambert prend la décision d'introduire un appel devant le Conseil d'Etat, le CHU de Reims accompagnera son appel par un appel de son côté".

A. G. avec Mélanie Vecchio