Filière jihadiste vers la Syrie: cinq hommes mis en examen, dont quatre écroués

Les cinq hommes sont soupçonnés de s'être rendus en Syrie avant de rentrer en France en décembre. - Miguel Medina - AFP
La lutte contre l'enrôlement de jeunes Français se poursuit. Cinq hommes soupçonnés d'être impliqués dans une filière jihadiste vers la Syrie. Ils ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, a précisé la source judiciaire. L'un d'entre eux a aussi été mis en examen pour détention d'armes en relation avec une entreprise terroriste. Quatre d'entre eux ont été écroués dès samedi soir.
Huit personnes interpellées
Les arrestations, huit au total mardi en régions parisienne et lyonnaise, avaient été annoncées par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Trois personnes, dont une femme, n'ont pas été déférées après leur garde à vue, qui peut durer 96 heures en matière de terrorisme. Les cinq suspects sont eux âgés de 23, 27 pour deux d'entre eux, 28 et 46 ans pour les autres.
Trois ont été placés en détention provisoire par un magistrat spécialisé, tandis qu'un autre a été écroué le temps de comparaître sur sa détention ou sa remise en liberté. Un cinquième suspect a été placé sous contrôle judiciaire.
Des "membres d'un réseau francilien plus large"
Trois des cinq hommes mis en examen sont soupçonnés de s'être déjà rendus en Syrie et d'en être revenus en décembre dernier, a indiqué une source proche du dossier. "Ces individus sont soupçonnés de participer activement à l'enrôlement de jeunes Français dans le jihadisme", précisait mardi le ministère.
"Originaires de Turquie et du Maghreb", il s'agit de "membres d'un réseau francilien plus large, dont les membres ont rejoint la Syrie en trois vagues: mai 2013, été 2013 et septembre 2013. Des membres de ce réseau se trouvent également sur place", a ajouté cette source.
1.280 Français concernés
Les départs de jihadistes vers la Syrie et la question de leur retour en France et de leur surveillance est le principal sujet d'inquiétude des services antiterroristes. Le 19 janvier, le procureur de Paris, François Molins, avait annoncé que 1.280 personnes étaient "soit sur le départ, soit sur zone, soit sur le retour, soit déjà revenus sur le territoire français".
Plus de cent enquêtes et informations judiciaires sont ouvertes à Paris en lien avec les départs en Syrie. Le 19 janvier, le procureur de Paris avait indiqué que 125 suspects avaient été mis en examen dans ces dossiers, des chiffres susceptibles d'avoir évolué à la hausse depuis.