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Police-Justice

Féminicide de Sandra Pla à Bordeaux: le procès de son ex-conjoint s'ouvre

Cour d'assises de la Gironde (image d'illustration)

Cour d'assises de la Gironde (image d'illustration) - AFP

Le suspect a reconnu en garde à vue avoir tué son ex-compagne mais affirme ne pas se souvenir de la scène. Au moment de son arrestation, un taux d'alcoolémie de 1,87 g/l a été retoruvé dans son sang. Le verdict est attendu ce vendredi 31 janvier.

Les faits remontent au 2 juillet 2021 à Bordeaux. Un homme de 40 ans est jugé à partir de mercredi 29 janvier devant la cour d'assises de la Gironde pour avoir assassiné son ex-compagne, qui avait alerté la justice pendant des mois sur les violences et le harcèlement qu'elle subissait.

Le jour des faits, alertée par une voisine qui dit avoir entendu des hurlements de femme, la police retrouve le corps de Sandra Pla, 31 ans, baignant dans une mare de sang, dans l'appartement où elle vivait avec sa fille de quatre ans. L'autopsie relève une cinquantaine de plaies à l'arme blanche, notamment au niveau du cou et du visage.

Préméditation?

Mickaël Falou, que la victime avait quitté quelques mois auparavant après une dizaine d'années de vie commune, est interpellé le jour même chez lui à Mérignac, dans l'agglomération, avec un taux d'alcoolémie de 1,87 g/l de sang.

En garde à vue, il reconnaît avoir tué son ex-compagne mais affirme ne pas se souvenir de la scène, expliquant s'être introduit chez elle dans la nuit en escaladant le portail et s'être caché jusqu'à ce qu'elle revienne après avoir emmené leur fille à l'école.

Aux enquêteurs, il assure qu'il ne cherchait pas à la tuer mais à lui faire avouer qu'elle aurait dénoncé à tort, selon lui, des violences physiques et psychologiques afin d'obtenir la garde de leur fille.

"Il conteste et a toujours contesté la préméditation", a déclaré à l'AFP l'une de ses avocates, Me Elena Badescu, avant le procès.

Plainte et refus d’ordonnance de protection

Sandra Pla et Mickaël Falou s'étaient rencontrés en 2010 en région parisienne puis s'étaient pacsés en 2013. Un an après la naissance de leur fille en 2017, la jeune femme a commencé à se confier à des proches sur les violences qu'elle subissait.

Comme le précise Sud Ouest, la victime a saisi la justice à plusieurs reprises, contre son ex-compagnon, les mois précédant sa mort. Elle a également porté plainte contre lui en janvier 2021, l'accusant de violences psychologiques. La même année, un juge aux affaires familiales (JAF) refuse une demande d’ordonnance de protection de Sandra Pia.

"Elle a déposé plusieurs plaintes, des mains courantes, (...) elle a saisi le juge aux affaires familiales. Elle a même écrit au président de la République et au procureur en les exhortant à faire quelque chose, disant qu'elle allait finir 'comme ces femmes qui sont tuées par leur mari'", souligne Me Elsa Crozatier, qui représente la famille de la victime.

L'avocate a engagé parallèlement à Paris, en leur nom, une procédure en responsabilité contre l'État. Le verdict est attendu vendredi après trois jours d'audience.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV