Toulouse: un chauffeur de bus convoqué après une altercation avec deux mineurs

Les faits remontent au vendredi 6 décembre, entre 21 et 22h. Cette soirée-là, un chauffeur de bus de la ligne 1 de Toulouse (Haute-Garonne) a exigé que deux jeunes passagers mineurs, qui sont montés à l'arrêt Barcelone-Maréchal Leclerc en refusant de payer leur billet, descendent du véhicule.
Dans une séquence vidéo qui témoigne de l'incident, une vive altercation débute et les deux mineurs ont insulté et craché en direction du chauffeur après que celui-ci a tenté de les empoigner et a fait tomber l'un d'entre eux au sol.
"Alors tu sors, allez. Tu descends très vite", enjoint le chauffeur. "Viens, je t’en**** ta mère la p***te", lui répond un des jeunes passagers.
"Il a vrillé"
Le chauffeur doit rencontrer la hiérarchie du groupe Tisséo, en charge des lignes de bus de la ville de Haute-Garonne, ce jeudi 19 décembre. Un rendez-vous au terme duquel l'homme pourrait être sanctionné.
"Le risque n'est pas zéro. Il risque de prendre la porte oui, en espérant que ce ne soit pas le cas", déclare à BFMTV Roger Da Cunha, collègue de travail du chauffeur, qui avertit qu'en cas de licenciement, "il y aurait le feu, je pense que ça mettrait beaucoup de gens en colère."
Selon ce dernier, cette violente altercation est assez fréquente sur le réseau toulousain. Il dénonce également un manque d'appui des pouvoirs publics.
"Aujourd'hui, on a des conducteurs qui sont livrés à eux-mêmes. Se faire insulter sa mère, sa grand-mère, ce sont des mots qui ne peuvent pas s'entendre, surtout venant d’enfants qui doivent avoir 12 ou 13 ans. Tout ça fait qu'il a vrillé. Est-ce qu'on doit lui reprocher aujourd'hui?", questionne Roger Da Cunha.
"Nous allons échanger avec le chauffeur, pour savoir comment il va. Il n’est pas question de licenciement", tempère pour sa part Tisséo auprès du Figaro.
"Silence coupable"
Toujours à BFMTV, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, dit apporter un soutien entier au chauffeur. "Si j'avais gardé le silence, c'eut été un silence coupable, voire complice. Ce que je souhaite, c'est que ce conseil ait l’intelligence de prendre de la hauteur et de regarder la totalité du problème", affirme celui qui a également écrit un message de soutien sur le réseau social X.
Lors de cet entretien, les images de vidéosurveillance du bus seront analysées afin de comprendre le contexte qui a eu lieu avent et après l'altercation.
Comme le précise pour sa part Le Figaro, au lendemain de l'altercation, le chauffeur et les deux mineurs, bien connus pour ne pas payer leurs titres de transports et sanctionnés à plusieurs reprises par des contraventions qui n'ont jamais été payées, ont pu s'expliquer calmement.