Attaque à la grenade à Grenoble: le suspect de 17 ans déféré en vue d'une mise en examen puis placé en détention provisoire

La Police nationale, le 22 février 2024 - Fred TANNEAU / AFP
Le jeune de 17 ans, soupçonné d'être l'auteur de l'attaque à la grenade qui a fait quinze blessés le 12 février dans un bar de Grenoble, a été déféré en vue d'une mise en examen, a fait savoir le parquet de Lyon ce samedi 22 février.
L'adolescent s'est accusé des faits, avant de se rétracter. Les enquêteurs disposent cependant de "preuves matérielles" pour le confondre et le parquet a requis son placement en détention provisoire, fait savoir dans un communiqué Thierry Dran, procureur de la République de Lyon.
Un peu plus tard dans la journée, le parquet a confirmé la mise en détention provisoire du suspect.
Le communiqué du parquet précise que l'adolescent n'a jamais été condamné par le passé et ajoute qu'une information judiciaire est ouverte notamment pour "destruction de bien d'autrui", "détention d'arme" et surtout "tentative de meurtre en bande organisée", un chef d'accusation passible de la réclusion à perpétuité pour un majeur et de 20 ans de prison pour un mineur si l'excuse de minorité est retenue.
L'adolescent avait été interpellé mercredi près de Grenoble en possession d'un fusil à pompe. Selon le procureur, durant sa garde à vue, il a "reconnu être l'auteur d'une tentative de meurtre quelques semaines plus tôt à Grenoble".
Une attaque qui a fait six blessés graves
Il était environ 20h15 le mercredi 12 février lorsqu'un homme encagoulé s'est introduit armé d'un fusil d'assaut dans L'Aksehir, un bar du quartier populaire Village olympique, au sud de Grenoble. Il avait dégoupillé une grenade à fragmentation sans dire un mot et pris la fuite. La déflagration a fait quinze blessés, dont six graves.
L'usage d'une "arme de guerre" avait scandalisé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui s'était rendu sur place le surlendemain, jurant de "retrouver" le ou les coupables.
La piste de la criminalité organisée avait rapidement été évoquée, le bar visé ayant fait l'objet d'une enquête administrative pour des soupçons de trafics, notamment de cigarettes. Il était sous le coup d'une procédure de fermeture.
La ville de Grenoble et sa banlieue connaissent par ailleurs régulièrement des épisodes de violence par arme à feu liés au trafic de drogue, les autorités n'hésitant plus à parler de "guerre des gangs".