Essonne: après avoir sauvé sa voisine d'un mari violent, il espère obtenir sa régularisation

Un homme en situation irrégulière avait sauvé de justesse sa voisine et son bébé de 10 mois des coups d'un mari violent. Il espère maintenant un "retour" de l'État.

Il a sauvé de justesse sa voisine et son bébé des coups de son mari, en février dernier. Arzki Benazouaou, vivant à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) espère maintenant un geste des autorités après son acte et obtenir ainsi sa régularisation, rapporte le Parisien.

Des cris "horribles"

Il y a neuf mois, ce quadragénaire est réveillé en pleine nuit par des cris "horribles", raconte-t-il au quotidien. Sa voisine et son bébé de dix mois sont attaqués par le mari avec un couteau de cuisine. Elle est déjà blessée au cou, le nourrisson à la joue. 

Arzki Benazouaou et sa femme préviennent les secours et ouvrent leur porte à la femme et son enfant en danger. Le voisin est finalement maîtrisé par les policiers, de justesse, à l'aide d'un pistolet Taser. "Si on ne l'avait pas accueillie, notre voisine serait morte", assure au Parisien Houda, la femme d'Arzki.

Une "admission exceptionnelle" possible

Originaire d'Algérie, cet avocat de formation est en France depuis 2017, mais en situation irrégulière depuis septembre 2018. Le sauvetage in extremis de sa voisine pourrait cependant changer la donne, explique son avocat, Salim Ben Hamidane, au Parisien.

Le code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile prévoit en effet "une admission exceptionnelle au séjour", qui pourrait ouvrir la voie à une régularisation comme cela avait été le cas pour Mamoudou Gassama, le migrant qui avait escaladé un immeuble parisien pour sauver un bébé , en mai 2018.

Un "service à la collectivité"

Et les soutiens en ce sens se multiplient. Des habitants ont rédigé une pétition en faveur de sa régularisation, que souhaitent également le maire socialiste de Sainte-Geneviève-des-Bois, Frédéric Petitta, ainsi que le député LaREM de l'Essonne Pierre-Alain Raphan. Ces derniers ont contacté la préfecture pour appuyer sa demande.

De son côté, la préfecture explique qu'elle attend "la liste des pièces nécessaires à la constitution de son dossier" pour le faire passer en "admission exceptionnelle au séjour pour l'étude de sa situation".

Arzki Benazouaou espère que la procédure aboutira afin de pouvoir reprendre le travail. "J'ai rendu un service à la collectivité, j'aimerais avoir un retour", indique-t-il au Parisien.

Esther Paolini