Enlèvements dans le milieu de la cryptomonnaie: les adresses des dirigeants supprimées du registre du commerce et des sociétés

Ces derniers mois, plusieurs dirigeants de sociétés spécialisées dans les cryptomonnaies, ainsi que leurs proches, ont été ciblés - Ozan KOSE
Plus d'adresses pour protéger les dirigeants de la crypto. Ce mercredi 11 juin, Gérald Darmanin a annoncé sur X la suppression des adresses personnelles des dirigeants du registre du commerce et des sociétés. "Face à l'évolution inquiétante des attaques de cadres d'entreprises en général et de cryptomonnaies en particulier, nous prenons un décret pour agir très rapidement (...) pour supprimer la mention des adresses personnelles des dirigeants du registre du commerce et des sociétés", a écrit le ministre de la Justice.
Il s'agit "d'une mesure immédiate de protection de la vie privée des dirigeants d'entreprise et de leurs familles", a-t-il ajouté.
Le ministère de la Justice avait déjà mis en avant cette mesure auprès de nos confrères des Échos, vendredi dernier, affirmant que cette manipulation "sera opérationnelle dans quelques semaines".
"Conscient des enjeux en matière de sécurité de certains dirigeants, en particulier dans le secteur des cryptomonnaies, le gouvernement a souhaité prendre des mesures d'urgence", avait annoncé une porte-parole du ministère de la Justice à nos confrères.
Concrètement, les dirigeants de société "pourront saisir les greffiers des tribunaux de commerce pour demander l'occultation de leur adresse personnelle du registre du commerce et des sociétés et des pièces annexes", avait-elle détaillé. Cette demande "simple et rapide" sera "traitée en quelques jours", a assuré le ministère.
"En parallèle et sans attendre, les dirigeants peuvent dès à présent saisir l'Institut national de la propriété industrielle pour demander l'occultation des adresses personnelles figurant dans les pièces annexes du Registre national des entreprises", avait-t-il ajouté.
Une rencontre avec les acteurs en mai dernier
Cette annonce s'inscrit dans la volonté du gouvernement d'assurer la sécurité des dirigeants de société de cryptomonnaie après plusieurs affaires d'enlèvements et de séquestrations. En mai dernier, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau avait réuni de grands acteurs de la cryptomonnaie pour leur présenter une première série de mesures visant à les protéger.
Au cours de cette entrevue, Bruno Retailleau avait annoncé la mise en place de "mesures générales physiques et techniques de protection, des mesures particulières en cas de suspicion et des mesures en cas de menace avérée ou d'enlèvement".
Quatre de ces mesures avaient une application immédiate, notamment un accès prioritaire au numéro d'appel d'urgence "17", la mise en place d'un "briefing sécurisé assuré par le Groupement d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), le Raid, et la brigade de recherche et d'intervention de la préfecture de police de Paris "au profit des acteurs les plus concernés et leurs familles".