Enfants maltraités dans des familles d'accueil: le jugement attendu ce mercredi, jusqu'à 7 ans de prison requis

Croquis d'audience, le 14 octobre 2024 ,du procès de 19 personnes accusées de maltraitance d'enfants dans des foyers d'accueil non agréés, au tribunal de Châteauroux, dans l'Indre - Benoit PEYRUCQ © 2019 AFP
Deux mois après le procès de familles jugées pour avoir accueilli sans agrément des mineurs, dont certains disent avoir subi des violences physiques, psychologiques, des humiliations et du travail forcé, le tribunal correctionnel de Châteauroux doit rendre son jugement ce mercredi 18 décembre.
À l'issue d'une semaine d'audience particulièrement éprouvante pour les victimes, en octobre, des peines allant jusqu'à sept ans de prison ont été requises à l'encontre des principaux prévenus, 18 au total.
Lourdes peines requises contre les têtes pensantes
Les peines les plus lourdes, assorties d'un mandat de dépôt et 20.000 euros d'amende, ont été requises à l'encontre des têtes pensantes présumées du réseau, Julien M. et Bruno C., soupçonnés d'avoir brutalisé les adolescents.
Contre les parents de Julien M., Colette et Antoine, qui auraient eu également des rôles clé dans cette affaire, ont été demandés des peines d'un an d'emprisonnement et une amende de 50.000 euros, ainsi que la saisie de leurs biens.
En octobre, les 18 personnes poursuivies devaient répondre devant le tribunal correctionnel de Châteauroux de faits de violences, travail dissimulé en bande organisée, accueil de mineurs sans déclaration préalable, administration de substance nuisible ou usage de faux en écriture.
"Ils ont tous participé"
De 2010 à 2017, une soixantaine d'enfants ont été confiés illégalement par l'Aide sociale à l'enfance du Nord à une structure d'accueil située dans l'Indre, qui ne disposait pas de l'agrément nécessaire.
Cette structure, "Enfance et Bien-Être", aurait ainsi perçu au moins 630.000 euros durant sept ans. Les jeunes ont été accueillis par des familles de l'Indre, de la Creuse et de la Haute-Vienne.
À l'encontre des familles ayant accueilli sans agrément ces jeunes, des peines plus légères allant de quatre mois de prison avec sursis à deux ans de prison ferme ont été requises. "Ils ont tous participé, en bout de la chaîne peut-être, mais ils ont participé", avait insisté la substitut du procureur Amélie Trochet, dans son réquisitoire.